Le Président de la jeunesse de l’Union pour la République et la Démocratie, Abdramane Diarra, a accordé une interview à nos confrères du journal’’ Le Pays’’ lors de la marche organisée par la plate-forme Antè A Bana « Ne touche pas à ma Constitution ». Dans cet entretien M. Diarra évoque l’illégalité du projet de loi référendaire et demande son retrait pur et simple. Il a profité de l’occasion pour réagir sur des propos tenus par le secrétaire général du RPM, M. Baber Gano. Mais aussi pour fustiger la gestion du président de la République.
C’est la deuxième fois que vous marchez pour demander le retrait du projet de loi constitutionnelle. Quelle sont vos impressions après cette seconde marche.
Abdramane Diarra : Je remercie le journal « Le Pays » pour ses efforts au quotidien à dire la vérité à ses lecteurs et à ses concitoyens d’une façon générale. Vous savez depuis le début de ce processus référendaire illégal à aujourd’hui, nous avons fait un certain nombre d’activités. Il faudrait comprendre déjà qu’il y’a une opposition à ce projet. Et cette opposition, il ne faut pas la confondre à l’opposition politique. Il y’a bon nombre de personnes d’associations qui se sont ralliées à la plate-forme Antè A Bana « Ne Touche pas à ma Constitution ». Pourquoi ? Vous savez la Constitution elle-même en son article 118, alinéa 3 dit clairement qu’il ne peut y avoir de référendum tant que l’intégrité territoriale est atteinte. C’est pourquoi nous parlons du caractère illégal de ce processus référendaire. Nonobstant cet état de fait, les modifications proposées par IBK et ses sbires sont des modifications qui ne sont pas sincères. Certains articles montrent à suffisance que ces gens là veulent installer une oligarchie au Mali qui n’est autre qu’une dictature voilée ou maquillée. Dans ce nouveau projet, ils ont renforcé de façon extraordinaire les pouvoir du Président de la République. La Constitution qu’ils veulent modifier a été écrite avec le sang de nos compatriotes, les maliens qui ont donné leur vie pour que la démocratie puisse être instaurée au Mali. S’ils se lèvent pour modifier cette Constitution nous sommes des républicains, c’est pourquoi nous avons écrit à la Cour Constitutionnelle pour dire que ce projet est illégal. Au départ, la Cour avait émis un avis pour dire qu’il y’a une insécurité résiduelle au Mali et que cette insécurité résiduelle ne saurait empêcher la tenue du référendum. De ce jour à aujourd’hui, nous observons au moins une dizaine de morts par jour dans le septentrion de notre pays. Si c’est que notre cour Constitutionnelle appelle insécurité résiduelle, nous devons nous poser des questions. Il y’a de quoi à être inquiet au Mali. C’est pourquoi à chaque fois, nous n’hésitons pas à appeler les maliens à travers les conférences de presse à se dresser pour faire barrage à l’imposture. Si la marche d’aujourd’hui n’est pas la dernière, elle sera l’une des dernières sur cette question. Parce que nous on ne demande pas de relecture. Nous ne sommes pas dans une situation de belligérance. Notre objectif c’est le retrait pur et simple. Tous le pouvoir en République du Mali est institué par la Constitution. En violant cette Constitution, le pouvoir est en train de scier la branche sur laquelle il est assis. Notre objectif était de mobiliser un millions de personne. Et sur ce point je suis entièrement satisfait avec cette marrée humaine qui dépasse de loin nos attentes. Ceux qui sont chargés de la mobilisation feront le bilan. Mais je suis sûr que l’objectif a été atteint. Si un million de maliens sont sortis pour dire Non à ce projet de révision, c’est que les maliens ont compris du danger lié à cette constitution. Si elle passe, il n’y’aura pas de Mali demain. Si nous acceptons d’aller au référendum, c’est comme si nous excluons nos compatriotes qui sont réfugiés dans les pays voisins et nous cautionnons la partition de faite de notre pays. Et nous excluons nos compatriotes qui sont réfugiés dans d’autre pays. C’est pour cela que nous disons au président de la République qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous ne sommes pas contre lui et ce n’est pas pour lui manquer du respect, mais le Mali est au-dessus de lui d’autant qu’il est venu trouver le Mali et il partira en laissant le Mali derrière lui. Qu’il comprenne que nous nous levons pour l’avenir du Mali.
Lors de conférence de presse organisée par le RPM, le Secrétaire Général du Parti, Me Baber Gano a affirmé que l’opposition veut tester la crise poste électorale de 2018 et qu’elle est dans logique insurrectionnelle. Quel commentaire faites-vous ?
J’ai été très déçu et très choqué de voir les interventions du Ministre Me Baber Gano, secrétaire général du RPM d’autant qu’il est un avocat. Et tout avocat a un outil fondamental et de travail qu’on appelle la preuve. Un avocat ne doit pas se permettre de tenir des propos dont il n’a pas la preuve. En 2013, il y’a des hommes politiques qui se sont assis sur les épaules des putschistes pour accéder au pouvoir. Je pense que c’e sont eux. Ils se sont assis sur les épaules des putschistes pour accéder au pouvoir. Nous sommes des républicains, nous ne voulons pas avoir le pouvoir à travers la petite porte. Nous voulons jouir du pouvoir du peuple et ce moment n’est pas arrivé. Il s’agit de leur projet de révision constitutionnelle qui divise les maliens. Et Me Gano est parti loin, d’autant qu’il a dit que beaucoup de personnes sortent non pas pour parler de la Constitution mais ils disent IBK dégage. Il doit avoir honte de dire ça d’autant que ce sont ces maliens qui ont élu IBK. Il doit se poser la question pourquoi, les maliens n’aiment pas aujourd’hui IBK. Les maliens ne portent plus IBK dans leur cœur, parce que c’est un imposteur. Et il leur a trahi et déçu. Et c’est de bonne guère que les maliens sortent pour exprimer leur mécontentement. Si les maliens demandent à IBK de partir, le parti au pouvoir ne doit pas s’offusquer. Il doit au contraire venir avec des arguments pour défendre le projet. Au lieu de ça, ils sortent pour rentrer dans l’émotionnel. Ils ne sont pas nés avec le fauteuil, et ils le quitteront que ça leur plaise ou pas. On leur prie d’accepter de sortir par la porte, sinon, ils n’auront pas la fenêtre, ils vont sauter par le mur.
Propos réalisés par
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Democrate