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République du Mali : Faut-il craindre le pire ?

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Le projet de révision constitutionnelle divise les Maliens. Seul le référendum permettrait de résoudre le problème. Seulement, l’opposition semble privilégier une autre stratégie qui va à l’encontre de la tenue du référendum.

Que se passera-t-il si le référendum sur la révision constitutionnelle n’a pu se tenir ? Que se passera-t-il si la constitution n’a pu être révisée permettant de prendre en compte les accords pour la paix et la réconciliation signés entre les groupes armés et le gouvernement du Mali sous l’égide de la communauté internationale ? Ce sont-là des questions que l’on se pose légitiment au regard de ce qui se passe présentement autour du projet de révision constitutionnelle.

Pour l’opposition politique qui a pris le train des contestataires dont la plupart est issue de la société civile, le projet de révision constitutionnelle vise à renforcer les pouvoirs du président de la République sortant, Ibrahim Boubacar Kéita plutôt qu’à faire appliquer l’accord pour la paix et la réconciliation. Argument réfuté par le camp du « oui » et plusieurs analystes selon lesquels la révision est une véritable avancée en ce sens qu’elle permet non seulement d’adapter la constitution de 1992 aux nouvelles réalités du pays mais aussi de prendre en compte de nombreuses aspirations exprimées et à travers les accords pour la paix et la réconciliation et à travers la société malienne.

Mais l’évolution des débats fait craindre le pire. Il ne s’agit plus de se convaincre mais de vaincre. Ce qui fait dire à un partisan du « oui » que les élections présidentielles de 2018 se jouent déjà maintenant pour l’opposition qui se prête à un test de « crise post électorale ».

L’enjeu des élections présidentielles de 2018 prendrait-il en otage la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle ?

Pour l’opposition, s’agit-il d’empêcher la tenue du référendum et ainsi empêcher la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation ? Une stratégie visant à provoquer une seconde crise qui relancerait les hostilités entre les principaux groupes armés signataires et pousserait l’opinion à rejeter la responsabilité sur le président « IBK » ?

Depuis sa prise de fonction, le président « IBK » est qualifié par ses détracteurs d’ « incapable à diriger le pays » ? Selon ses détracteurs, il ne fait rien pour résoudre la « crise du nord » et se montre « incapable » à trouver solutions aux problèmes des Maliens. Un tableau noir présenté depuis 2013 et qui contraste avec la présentation du camp présidentiel su la situation du pays.

L’opposition politique animée principalement par Soumaila Cissé et Tiéblé Dramé, est contre l’accord pour la paix et la réconciliation pour la simple raison dit-elle que toutes les composantes de la nation n’ont pas été associées à sa rédaction. Depuis, elle fustige sans cesse ledit accord et avait même décidé de ne pas participer à la conférence d’entente nationale, pourtant prévue dans cet accord avant de se raviser.

Le camp du « oui » dénonce une posture dangereuse de l’opposition politique dans la mesure où, dit-il, elle a participé, elle-même, au processus de révision pour avoir apporté des amendements insérés dans le projet de loi avant de s’aligner derrière la plateforme composée de jeunes pour laquelle, il n’est pas opportun de procéder à la révision constitutionnelle.

Une instrumentalisation politique qui risque davantage de diriger le Mali dans l’impasse au moment où le pays tente de sortir de la crise qui a mobilisé toute la communauté internationale au chevet des Maliens.

Le pire est à craindre parce que depuis un certain temps, des hommes politiques souhaiteraient un soulèvement populaire contre le pouvoir « IBK ». Des membres de l’opposition dite républicaine et des présidents de parti  inciteraient les populations à se soulever pour exprimer leurs souffrances. Les mobilisations aujourd’hui contre le projet de révision constitutionnelle contribuent-elles à la réalisation de ses souhaits exprimés ?

Quatre ans après l’effondrement des institutions de la République et la violation de l’intégrité physique du pays par les groupes rebelles et les alliés terroristes et djihadistes, le Mali est, de nouveau assis sur une poudrière. Cette fois-ci, ce n’est pas du fait des groupes rebelles et leurs alliés, mais du fait d’hommes politiques dont l’agenda n’épouse pas le processus de sortie de crise élaboré par le gouvernement et ses partenaires. A chaque sortie publique, le président « IBK » pousse un coup de gueule par ces termes : « Ayons pitié du Mali ! ».

Pour bon nombre de Maliens, ce sont les hommes politiques, par leur mode gestion, qui ont plongé le Mali dans l’abîme et le maintient dans cette souffrance par la défense de leurs intérêts politiciens. Va-t-on y rester pour combien de temps ? Le peuple dans sa majorité va-t-il laisser ces hommes politiques prendre en otage le Mali ? Va-t-on laisser le peuple s’exprimer à travers le référendum ? Va-t-on laisser le peuple décider par lui-même ? Wait and see !

Tièmoko Traoré

République Mali Faut craindre pire

 

Source: Le Pouce

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