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Ménaka : L’Etat islamique à la manœuvre

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Face à la détermination des FAMa et alliés à traquer les terroristes dans la région de Ménaka, plusieurs opérations ont été menées avec succès. Dans cette partie du pays, c’est surtout l’Etat l’islamique qui tente de s’implanter.

De sources concordantes confirment la présence des combattants de l’Etat islamique près de la ville de Ménaka. Depuis quelques jours, sous la houlette d’Abou Walid, ils tentent de mettre en déroute les FAMa, le Gatia et le MSA. Une source sécuritaire explique que dans la journée de mardi une patrouille de ses trois forces s’est affrontée à des éléments de l’EI.

A la suite des combats, la coalition FAMa-Gatia-MSA a pris le village d’Akabar. Pour traquer les terroristes, la patrouille commune a envoyé une autre mission vers Indelimane en direction du Niger. A ce niveau également, il y a des affrontements. “Il y a eu beaucoup de morts du côté des ennemis et un important dégât matériel”, nous a confié notre source.

Cependant, expliquera-t-elle, on dénombre quelques voitures coincées dans la boue. “Aucun mort dans nos rangs juste trois blessés”.

Qui est Abou Walid al-Sahraoui ?

Adnane Abou Walid al-Sahraoui, nom de guerre de Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, né entre 1971 et 1973, est un jihadiste sahraoui. Membre du Front Polisario, il rejoint ensuite les jihadistes et devient le premier chef au Sahel à faire allégeance à l’Etat islamique.

Il est témoin pendant son enfance de la guerre du Sahara occidental et fait partie des civils qui trouvent refuge dans les camps du Front Polisario en Algérie. Quelques années plus tard, il s’engage dans l’Armée populaire de libération sahraouie. Il rejoint ensuite les groupes jihadistes. Au début de la guerre du Mali, Walid Abou Adnan Sahraoui est un porte-parole du Mujao.

Le 13 mai 2015, une des deux composantes d’Al-Mourabitoune, celle du Mujao, annonce prêter allégeance à l’Etat islamique dans un communiqué signé de l’émir Adnane Abou Walid Al-Sahraoui. Mais deux jours plus tard, Mokhtar Belmokhtar dément l’allégeance d’Al-Mourabitoune à l’EI et déclare que le communiqué d’Al-Sahraoui “n’émane pas du Conseil de la Choura”.

Al-Mourabitoune se retrouve alors divisée en deux tendances, quelques dizaines, peut-être une centaine de combattants prêtent allégeance à l’EI. Adnane Abou Walid Al-Sahraoui baptise son groupe “Etat islamique dans le Grand Sahara“, mais il ne fait l’objet d’aucune reconnaissance de la part du califat.

Selon le journal algérien El Watan, lors des combats qui ont éclaté au nord de Gao entre des hommes d’Al-Mourabitoune ayant rallié l’Etat islamique et des jihadistes restés fidèles à Al-Qaïda. Adnane Abou Walid Al-Sahraoui aurait été blessé et 14 de ses hommes tués.

En janvier 2016, Djamel Okacha, le chef d’Aqmi au Sahel, donne une interview au site d’information mauritanien Al-Akhbar, il déplore l’allégeance d’Al-Sahraoui à l’Etat islamique, mais affirme que “les contacts ne sont pas rompus”.

Le groupe d’Al-Sahraoui est basé près de Ménaka

Le soir du 1er septembre 2016, un petit groupe de deux ou quatre jihadistes attaquent un poste de douane à Markoye, au Burkina Faso. Un douanier et un civil sont tués. Le 3 septembre, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui revendique l’attaque, la première depuis son allégeance à l’Etat islamique.

Le 12 octobre, quatre soldats burkinabés sont tués à Intangom dans une attaque revendiquée par l’EI 16,17. Puis le 17 octobre, une dizaine de combattants mènent un assaut qui échoue contre la prison de Koutoukalé, au Niger, et où un jihadiste est tué. Cette attaque est également revendiquée par le groupe d’Al-Sahraoui.

Après ces attaques, l’Etat islamique reconnaît officiellement l’allégeance du groupe d’Al-Sahraoui le 30 octobre 2016.

Vers 2016, Al-Sahraoui se marie avec une Peule originaire du village de Bouratam, près de la frontière avec le Mali et le Niger, afin de nouer des alliances locales au sein de la communauté peule.

En contact avec l’”Etat islamique en Afrique de l’Ouest”, dirigé par Abou Mosab Al-Barnaoui, il cherche à étendre sa zone d’action et d’influence vers l’est, en direction du Nigeria. Le 24 février 2017, l’EI dans le Grand Sahara revendique l’attaque de Tilwa menée le 22 février contre l’armée nigérienne, le groupe affirme que l’opération a été directement organisée et commanditée par Al-Sahraoui.

Le 1er juin 2017, après une attaque contre un poste de militaire à Abala, au Niger, les jihadistes de l’Etat islamique se replient au Mali. Mais ils sont alors attaqués par l’armée malienne, l’armée française et les miliciens touaregs du Gatia et du MSA.

En réponse, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui accuse dans une missive les Touaregs Imghad et Daoussahak d’être les complices de la France et du Niger, et menace particulièrement les chefs du MSA et du Gatia : Moussa Ag Acharatoumane et El Hadj Ag Gamou.

A. M. C. avec Wikipédia

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Source: L’Indicateur Du Renouveau

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