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Débats autour de la révision constitutionnelle : La Convention de la Majorité Présidentielle invisible et inaudible

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En proie à de virulentes critiques de la part des opposants à la tenue du référendum devant valider ou non la loi portant révision de la constitution du 25 février 1992, adoptée par l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta semble être isolé et sans soutien ou presque. Prise au dépourvu par l’opposition dans le débat,  la majorité présidentielle rase les murs et peine à se faire entendre par le peuple.

En 2015, lors de sa première visite officielle dans la région de Sikasso, après son élection à la magistrature suprême, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, se plaignait de ses alliés pour leur absence dans les débats. « Je ne vous sens pas dans les débats. Pourtant vous n’avez aucune raison de raser les murs… », déclarait sèchement le président IBK, face aux cadres et responsables de son parti, le RPM et ceux des partis alliés membres de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) qui l’accompagnaient dans la capitale du Kénédougou.

Les surfacturations décelées par le Bureau du Vérificateur Général dans l’achat des équipements militaires, celui de  l’aéronef présidentiel, l’affaire dite des engrais frelatés, le drame survenu à Kidal suite à la visite du Premier ministre d’alors Moussa Mara en mai 2014, sont passés par là. Des affaires toutes scabreuses, qui ont assené un coup dur au bilan du premier quinquennat du président  IBK.

Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, mais la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) est toujours absente des débats. Fragilisée et divisée  par des querelles de leadership entre les cadres du parti au pouvoir, le RPM et ceux des autres partis alliés, l’alliance présidentielle est devenue au fil des évènements, une coquille vide ou presque. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a lui-même contribué quelque part à l’affaiblissement de cette majorité, qui faut-il le reconnaitre, n’a jamais été suffisamment vivace.

Et cela, en débarquant du gouvernement certains chefs des partis alliés membres de la mouvance présidentielle dont : le président du CNID-FYT, Me MountagaTall, le président du MPR, ChoguelKokalla Maïga. Deux leaders politiques, ministres successifs de la Communication et porte-parole du gouvernement qui n’ont pas hésité à aller au charbon en affrontant les critiques de la rue et de l’opposition dans des affaires distinctes pour défendre le gouvernement et le président IBK. Avant d’être mis à l’écart, sans ménagement, du gouvernement. C’est aussi le cas pour le jeune Premier ministre d’alors, Moussa Mara, président du parti YELEMA, contre qui, d’ailleurs l’Assemblée Nationale a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire pour dit-on faire la lumière sur sa responsabilité supposée dans le drame survenu à Kidal le 21 mai 2014.

Plus chanceux que les premiers, Soumeylou BoubèyeMaïga, président de l’ASM-CFP et Tiéman Hubert Coulibaly, président de l’UDD ont, tous deux, été chassés de la tête du Ministère de la Défense, avant d’être rappelés aux affaires plus tard. Le premier qui semble-t-il, a su se rendre indispensable, est depuis l’année dernière, la tête pensante du pouvoir (Secrétaire général de la Présidence), tandis que le second est ministre de l’Administration Territoriale. Le parti SADI de Oumar Mariko et l’ADP-Maliba tous alliés d’IBK en 2013, qui ont  décidé de rejoindre l’opposition pour n’avoir pas été invités à la ‘’table’’, complètent la longue listes des alliés frustrés.

Le parti du ministre des Sports, HousseiniAmionGuindo,( CODEM), quatrième force politique du pays et l’ADEMA/PASJ, deuxième force politique sont, quant à eux en proie à des querelles internes qui minimisent leurs efforts à soutenir le pouvoir.

Champ libre pour l’opposition

Le temps que la majorité finisse de gérer ses divergences internes, l’opposition ne rate pas d’occasions pour régler ses comptes avec le régime en place. Dans cette lutte, elle peut compter sur le soutien, (ne serait-ce que pour grossir ses rangs lors des marches), des milliers de commerçants déguerpis par l’opération ‘’Ami Kane’’, qui n’ont pas encore trouvé où s’installer.

Aujourd’hui, face à la grogne de la rue et de l’opposition politique contre la révision constitutionnelle, le président IBK est sans défense ou presque. Le RPM et la plateforme ‘’Oui An Son NA’’ qui se sont réveillés tardivement  peinent encore à mobiliser les Maliens autour du projet. Tandis qu’au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) supposée soutenir l’initiative, le sujet ne fait pas l’unanimité et les responsables de certains partis alliés de la mouvance présidentielle, se montrent de plus en plus distants et critiques à l’égard du pouvoir en place. Parmi lesquels : Moussa Mara, président du parti YELEMA qui a suspendu sa participation aux activités de la CMP. Alors que d’autres hésitent et observent minutieusement la direction du vent pour prendre position.

Pourtant, bien avant l’adoption du projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992, par l’Assemblée nationale, la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) a tenu deux ateliers de concertation sur le même sujet. Des rencontres, qui, semble-t-il, n’ont pas servi à grand-chose, même si les députés de la majorité présidentielle ont unanimement voté en faveur de la révision constitutionnelle.

Sinon, comment comprendre que des responsables ou des militants des partis membres de cette même CMP, puissent exprimer leur désaccord par rapport à ladite loi portant révision de la constitution du 25 février 1992, dans les médias en déphasage avec la position  leurs propres députés. A moins qu’ils disent à l’opinion publique, qu’ils ont fait  des propositions au sein de la CMP, mais qu’elles n’ont pas été prises en compte.

Le temps nous en dira plus…sur la configuration prochaine de l’échiquier politique malien qui se métamorphose sans cesse, sans que le peuple n’en tire profit.

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Lassina NIANGALY

Source: Tjikan

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