A quelques encablures de la présidentielle de 2018, à laquelle il compte bien se représenter, sauf effet de surprise de dernière minute, l’actuel locataire de Koulouba qui compromet le plus ses chances de se faire réélire en se replongeant dans une impasse. La révision constitutionnelle est passée par là.
Arrivé au pouvoir par le quitus des 77% des votants, le Président IBK a épuisé quatre premiers Ministres en moins de cinq ans de règne à Koulouba au point que sa Gouvernance est au creux de la vague.
Son régime est fortement contesté ces derniers temps avec des manifestations politiques et des séries de grèves à répétition depuis le début de l’année.
Pour ne rien arranger, la situation sécuritaire s’est, de nouveau aggravée avec la multiplication des attaques, même à Bamako, et dans les autres Régions du pays frontalières du Niger et du Burkina alors même qu’au Nord l’Etat peine toujours à reprendre le contrôle de certaines zones comme la Région de Kidal.
Des complications
Les contestations populaires ne finissant pas de prendre le dessus sur la révision constitutionnelle, les tenants de cette initiative se trouvent toujours dans de mauvais draps desquels ils s’étaient fait couvrir en début de ce quinquennat présidentiel.
Aussitôt adopté, le projet de révision constitutionnelle se trouve confronté à la contestation populaire avec, à la clé, des marches dont l’ampleur ne cesse d’inquiéter personne.
D’abord d’erreurs en erreurs, les tenants de cette révision ne semblent pas maîtriser la quintessence d’une Loi fondamentale au point de truffer le projet de Loi d’incongruités sans appel. Ce qui a créé les conditions favorables aux opposants de ce projet qui, auparavant, avaient dénoncé les conditions défavorables à cette révision ; car, les ¾ du territoire sont sous occupation.
S’en est suivie une autre bévue liée à la non-conformité de la date d’adoption du projet de Loi fondamentale par l’Assemblée Nationale et celle de la convocation du corps électoral. Dans sa logique de faire passer le texte coute que coute, le gouvernement s’est précipité en convoquant le corps électoral alors que le texte n’est pas fini d’être adopté à l’Hémicycle.
«Le Conseil des Ministres a décidé du report à une date ultérieure du référendum, initialement prévu pour le 9 juillet 2017 », s’est ridiculisé à rapporter le communiqué publié à l’issue de la réunion.
Le comble est que le Gouvernement n’a même pas attendu la décision de la Cour Constitutionnelle qui a été saisie, le 16 juin dernier, d’une requête aux fins de contrôle de constitutionnalité de la loi adoptée par l’Assemblée Nationale, le 2 juin 2017 et qui porte sur la révision de la Constitution.
Ces faits relèvent de l’amateurisme du Gouvernement, à commencer par le Ministre porteur du projet, Me Kassoum Tapo, en charge des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat. Pour l’instant, on en déduit qu’il s’agit d’une victoire du front du refus.
Malgré que le Président IBK ait eu l’aval des Députés, la contestation populaire sous la bannière des partis politiques de l’opposition, de la société civile et des organisations professionnelles et autres structures associatives, regroupés au sein de la « Plateforme Antè, A Bana Ne Touche pas à ma Constitution », prend de l’ampleur au point que la crise sécuritaire est en passe de devenir sans précédent.
La date du 17 juin 2017 est désormais inscrite dans l’annale de l’Histoire des manifestations populaires au Mali ; car, ce sont des milliers de Maliens qui étaient dans la rue ce jour-là pour dire NON au projet de loi et le référendum prévu à cet effet.
De vaines tentatives de résolutions
A moins d’un an de la prochaine présidentielle à laquelle il entend bien participer pour briguer un second mandat, IBK n’a, visiblement, pas voulu prendre de risques.
Pour tâter le vrai pouls du Peuple, au lendemain de cette manifestation du 17 juin, le Chef de l’Etat a ouvert une consultation avec les principales personnalités politiques, religieuses et associatives du pays. Vain.
Les constations ne faiblissent pas. En revanche, elles deviennent trop fréquentes et les acteurs durcissent le ton comme l’a si bien démontré la mobilisation du samedi 15 juillet 2017 au cours de laquelle des centaines de milliers de Maliens de l’Intérieur et de la diaspora sont sortis pour, non seulement opposer une fois davantage leur fin de non-recevoir du texte, mais aussi exiger le retrait pur et simple du texte du circuit.
Ces contestations populaires qui ont permis au Chef de l’Etat de mesurer l’ampleur du mécontentement devraient lui servir de déclic pour inverser la tendance. Mais, l’obsession d’IBK par rapport à son projet est de telle que renoncer au projet n’est pas dans son vocabulaire.
Pour lui, foncer tout droit sans tenir compte des préoccupations du Peuple est la solution.
En sa face, les opposants déterminés continuent à tirer sur cette corde pour barrer la route du second mandat.
La descente aux enfers du régime se précise et IBK n’a autre voie de recours que de renoncer à la révision constitutionnelle pour sauver son navire.
IBK Mali réalité attendant
D.C.A.
Source: Le Soft