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Magouille au sommet de l’Etat : De nouvelles révélations autour du scandale de l’équipement de l’armée

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Le journal français Le Point vient de publier un article sur l’interpellation à Paris de Soumeylou Boubeye Maïga, en octobre 2014, dans le cadre des enquêtes sur un réseau français particulièrement actif au Mali et en Afrique. Les enquêteurs français s’intéressaient particulièrement à Franchitti, patron de la société MagForce, spécialisée dans l’équipement militaire, Apollinaire, son chauffeur privé, Roger L, comptable occulte et homme à tout faire, Catherine Delage, présidente du directoire du groupe, Elizabeth C, responsable des ventes et enfin Soumeylou Boubeye Maïga.

Ainsi, dans l’article, l’on peut lire ce passage : « Déjà fournisseur de l’armée malienne sous Amadou Toumani Touré (aujourd’hui en exil), Franchitti avait repris son business après le coup d’Etat d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ». « En fait, l’Etat malien me devait quatre millions d’euros non réglés pour des parkas, des couvertures et des sacs à dos pour 10 000 hommes. J’ai donc commencé une négociation avec Boubeye Maïga, le nouveau ministre (de la Défense, Ndlr). Il m’a alors annoncé qu’il avait un budget pour rééquiper l’armée », explique le patron de MagForce aux policiers…

Et Franchitti d’aussitôt préciser aux enquêteurs : « Pour acquérir mon matériel, je devais passer par la société Guo-Star, société malienne pilotée par (Sidi Mohamed) Kagnassi, le conseiller spécial du président IBK, comme je l’ai découvert lorsqu’un scandale de tournement de fonds a éclaté. Je vendais donc à Guo-Star, qui détenait le marché auprès de l’Etat malien, et qui refacturait une fortune. Par exemple, j’ai vendu des chaussettes à quatre euros qu’ils refacturaient à plus de 40 euros à l’Etat… ». Sans commentaire.

 Scandaleuse révélation

Le mardi 18 juillet dernier, le président IBK a quitté Bamako, dans la soirée, pour une visite à Abou Dhabi. Le même mardi, dans la matinée, les corps de six soldats maliens, criblés de balles, ont été découverts dans la zone de Ménaka. Ces malheureux soldats et leurs compagnons étaient tombés dans une embuscade, quelques jours auparavant. Les six victimes étaient parmi la vingtaine d’éléments portés disparus, suite à l’embuscade.

Comment le président de la République, chef suprême des armées, peut-il tourné le dos aux exécutés de Ménaka ? La question a vite fait le tour du pays. La réponse à l’allure d’un scandale est donnée par le président, lui-même. En effet, à Abou Dhabi, il a indiqué, que c’est au moment où il prenait son avion qu’il a appris « la triste nouvelle ». La visite ayant été reportée une première fois, il était difficile de la décaler une seconde fois, selon nos confrères de l’Essor.

Cependant, ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat quitte le pays au moment où des événements douloureux, comme l’enterrement de nos soldats, s’y déroulent.

Aussi, le fait troublant de l’histoire ? Certains médias étrangers avaient déjà diffusé la découverte des corps pendant cette même journée de mardi. Alors le président IBK arrivera difficilement à convaincre que c’est dans la soirée qu’il a été informé. Si c’est le cas, il faut vraiment s’inquiéter pour le Mali.

Contre la révision constitutionnelle :

« An tè, A Bana » sonne la (re) mobilisation

Maintenir la pression sur le régime avec la multiplication des manifestations, voilà l’objectif du mouvement « An tè, A Bana. Touche pas à ma constitution ! ». L’organisation a tenu, le jeudi 20 juillet dernier, une assemblée générale à la pyramide du souvenir. De nombreux militants ont répondu présent à cette rencontre. Ainsi, plusieurs intervenants ont une nouvelle fois dénoncé l’entêtement du régime en place qui « cherche à gagner du temps ». Et pour éviter le « piège », beaucoup de propositions ont été faites au cours de cette assemblée. Selon un responsable du mouvement, dès cette semaine, des manifestations seront organisées à Bamako et dans les capitales régionales. « Si IBK et son gouvernement espèrent qu’ils vont réussir à nous endormir, ils se trompent », affirme un responsable de « An tè, A Bana !».

Retour de l’administration à  Kidal :

D’humiliation en humiliation !

Décidément, le ridicule a cessé de tuer au Mali. En effet, le gouvernement de la République n’arrive toujours pas à se défaire de l’emprise d’un groupuscule d’individus qui règnent en maître à Kidal.

Après plusieurs reports, la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) vient encore de s’opposer au retour de l’administration à Kidal. La date du 20 juillet qui avait été annoncée par le premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, n’a pas été la bonne. Et du coup, le président IBK va devoir se plier aux exigences de la CMA. Au même moment, le chef de l’Etat montre ses muscles à ses concitoyens à Bamako. Triste réalité malienne !

 Le véhicule de l’épouse de Soumaila Cissé vandalise

Un acte  commandité ?

Le mercredi dernier, dans le quartier Kalaban Golfe, la voiture  de l’épouse du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, Mme Cissé Astan Traoré a été sérieusement endommagé. En effet, les parebrises avant et arrière de la voiture ont été brisés probablement par des projectiles lancés par des inconnus. La voiture, une berline  de marque hunday a été la  seule touchée parmi  d’autres véhicules stationnés. Curieux non ? Mme Cissé Astan Traoré  assistait aux obsèques de la femme d’un militant de l’URD (parti de Soumaïla Cissé). Acte prémédité et/ou commandité ? Représailles politiques ou simple  acte  de vandalisme ?

A Bamako, beaucoup de questions sont posées. Car cet acte à la fois barbare et condamnable intervient dans un climat socio-politique très tendu à cause du projet de révision constitutionnelle controversée. Et  depuis le début du mois de juin dernier, les manifestations se multiplient à Bamako et à l’intérieur du pays pour dénoncer ce projet.

Le même jour, des jeunes qui projetaient un sit-in devant l’Ortm ont été pris à partie par un groupe de loubards, visiblement en mission. Ailleurs, des attaques verbales se multiplient entre certains leaders religieux. Devant tous ces événements, l’on ne peut que s’inquiéter de la détérioration  du climat dans le pays. Personne n’a intérêt à ce que le Mali bascule dans la violence. Ainsi, les autorités sont fortement interpellées. Elles doivent assurer la protection des personnes et favoriser la libre expression des opinions, mêmes si celles-ci ne vont pas dans le sens à elles souhaité.

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Source: L’Aube 

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