Me Ceccaldi a joué quel rôle dans l’élaboration de la Constitution, vivement contestée et renvoyée, présentement, à une seconde lecture devant l’Assemblée nationale ? On ne le dit pas précisément et lui, non plus, ne fait rien pour faciliter la tâche au gouvernement, comme s’il était le premier à avoir été consulté pour travailler sur un document du genre.
Ne faisons pas comme si le Mali n’avait jamais eu recours à une expertise étrangère pour travailler sur ou tel texte. Le discours qui fait croire que l’implication de Me Ceccaldi est anormale, dans le travail de rédaction de la nouvelle Constitution, est faux et archi-faux. Malheureusement, lui-même joue à ce jeu et fait comme si son travail est quelque chose qui sort de l’ordinaire. Il se permet même de raconter sa vie ; il conseille les Maliens, analyse notre situation et sort de son cadre de simple commis du gouvernement malien à un moment donné.
Il est important de rappeler, à l’intention de Me Ceccaldi et tous les autres, qu’en 1992 déjà, le Mali a eu recours à l’expertise de Christine Dessouches, Gerard Conac et le Pr. Gaudusson. Tous des Français dont un bon nombre de Maliens, acteurs de la révolution de 1991, se souviennent encore. Pour la petite histoire (comme nous l’a rappelé un éminent Tonton, acteur de premier plan du Mouvement démocratique), certains les avaient contestés, à l’époque, mettant Feu Me Demba Diallo dans une rage énorme.
Spécialiste de droit constitutionnel, né en 1930, Gérard Conac est un professeur émérite de l’université de Paris I. Il a dirigé l’École doctorale de Paris I, le Centre d’études juridiques et politiques du monde africain et le Centre de recherche de droit constitutionnel. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles qui s’ordonnent autour de deux thèmes principaux : la Ve République et l’Afrique.
Quant à Christine Dessouches, elle est Maître de conférences en science politique à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Ancienne déléguée à la paix, à la démocratie et aux droits de l’homme de l’OIF, ancienne conseillère spéciale du Secrétaire général de la Francophonie, chargée des affaires politiques et diplomatiques.
Le troisième expert présent à Bamako, de longues semaines en 1992, et qui a travaillé sur l’actuelle Constitution, est le Pr. Gaudusson. Il est vrai que l’avocat Me Demba Diallo, qui était l’un des plus grands défenseurs de ces experts à l’époque et leur Jatigui, n’est plus de ce monde, mais un grand nombre d’hommes et de femmes politiques actuels peuvent, eux-aussi, témoigner de leur présence et leur implication dans la rédaction de l’actuelle constitution. Malheureusement, ils ne disent rien.
Or, la génération actuelle doit savoir ceci : autant notre pays a toujours eu recours à des experts étrangers pour ce genre de travail, autant des Maliens sont souvent consultés, à travers le monde, pour leur expertise.
Moussa Touré
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Source: Nouvelle Libération