Ayant suivi de près le débat du Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ, qui a eu lieu à l’hôtel Timbouctou le samedi 22 juillet 2017, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a tenu à mettre à l’aise les quatre ministres de la Ruche, membres du gouvernement. C’était hier mercredi 26 juillet 2017, après l’épuisement des débats inscrits à l’ordre du jour du Conseil des ministres.
Il a déclaré à leur intention : « J’ai suivi le débat qui s’est passé au sein de l’ADEMA-PASJ pour la présidentielle de 2018. Il est normal et participe de la vitalité de notre système démocratique. Le choix du candidat à l’interne de votre parti ne pose aucun problème. En 2013, il y avait sur la ligne de départ un candidat ADEMA-PASJ et d’autres. Ce qui m’intéresse, c’est que nous puissions travailler ensemble pour le Mali.
C’est le projet Mali qui m’intéresse, mettez-vous à l’aise. Aidez-moi à répondre aux préoccupations des maliennes et des maliens. Je vous fais confiance pour cette tâche et je vous renouvelle toute ma confiance ». N’est ce pas là cet esprit d’ouverture et de reconnaissance qui a toujours caractérisé le président IBK. Aussi la salle ne pouvait qu’éclater en applaudissements nourris, après cette déclaration franche et amicale du président de la République, le Président de trous les Maliens Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta.
Quel commentaire pourrait-on faire de cette déclaration ?
C’est une manière hautement politique d’IBK de dire à l’ADEMA « candidat interne ou externe, mon souhait est de travailler avec vous en cas, bien sûr, de victoire », bien plausible pour un second mandat.
En clair, il signifie à l’ADEMA qu’il compte sur son soutien pour la mise en œuvre de son programme, de sa vision pour le Mali, parce que pour lui, seul le Mali compte. Par la même occasion, IBK démontre qu’il ne veut pas lâcher la main fraternelle et amicale de ses camarades du parti des Abeilles, qu’il a présidé durant six longues années.
Autrement dit, IBK ne souhaite pas que le parti soit divisé à cause de lui. Il veut une formation politique unie, forte et solidaire, qui pourrait être derrière lui, plutôt qu’un pan ou plusieurs pans entiers de l’ADEMA. Il a besoin de ce parti au 1er tour ou second de la présidentielle de 2018 et au-delà pour la matérialisation de son projet 2018-2023. Le message est très clair. Quelle utilisation en feront les uns et les autres ?
Cependant, les gens de mauvaise foi pourraient spéculer en ces termes : «IBK a dit qu’il n’a pas besoin de votre soutien, parce qu’en 2013, sans votre accompagnement, il a été en tête des suffrages exprimés par les Maliens. Donc, revenons à la raison et cherchons un candidat, quel qu’il soit, même si c’est Dramane Dembelé qui a humilié le parti, avec moins de 10% ».
Dans cette perspective, si l’éventuel candidat ADEMA n’accédait pas le second tour, ce qui est vraisemblable aujourd’hui, il rallierait IBK, qui bon an, mal an, serait au second tour. Cela pourrait être le difficile compromis entre dirigeants ADEMA pour permettre au PASJ d’aligner un homme ou une femme sur la ligne de départ de la présidentielle de 2018. Pour l’instant, rien n’est gagné.
Conformément à sa Conférence nationale du 25 mars 2017 et sa déclaration politique du samedi 22 juillet, l’ADEMA reste sur cette position : « Le Comité exécutif élaborera dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques ».
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Chahana Takiou
Source: 22 Septembre