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Débat sur la révision constitutionnelle : La Plateforme Antè Abana dénonce la haine

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Débat révision constitutionnelle Plateforme Antè Abana dénonce haine

Les opposants au projet de révision constitutionnelle ont énergiquement condamné la tentative d’assassinat de Mamadou Kanté, plus connu sous le nom de Maréchal Madou, chroniqueur sur les réseaux sociaux et animateur de l’émission « Madou Ka Journal ». La Plateforme a réaffirmé son soutien à ce membre et exprimé toute sa solidarité. « La Plateforme exige que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire qui vient à nouveau ternir l’image de notre pays », a déclaré Amadou Thiam, premier vice-président de la Plateforme lors d’une conférence de presse le 26 juillet dernier.

Amadou Thiam a expliqué que malgré l’opposition croissante des Maliens de toutes obédiences à la révision de leur constitution, dans les circonstances actuelles, le pouvoir reste sourd à leurs inquiétudes. Le 2 juillet dernier, le président de la République, lors de la conférence de presse de clôture du sommet du G5, a déclaré qu’il ne retirerait pas son projet de révision et a invectivé les opposants à la révision qui ont été qualifiés “d’apatrides” et “d’ennemis de la paix”.

Pour les membres de la Plateforme, vingt-quatre jours après ces propos dont la gravité n’a échappé à personne, le Chef de l’État n’a, non seulement pas retiré son projet, mais il n’a eu aucun mot pour apaiser et rassembler un pays qu’il continue à diviser. « Les actes de violence enregistrés ces derniers temps contre les militants, sympathisants et responsables de la Plateforme découlent en droite ligne de ce climat de surenchère et de haine qui crée deux catégories de Maliens: les «bons » (ceux qui sont avec le Président) et les « mauvais », les « apatrides» (ceux qui s’opposent aux dangereux projets du Président) », souligne la déclaration du collectif.

Des pans entiers du territoire national dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka échappent au contrôle de l’État malien. Plus de 130 sous-préfets sur 140 ne sont pas à leurs postes dans ces régions. «Le retour de l’Administration et des FAMAS à Kidal annoncé pour le 20 juin, puis le 20 juillet a été reporté sine die…. Plus de 500 écoles étaient fermées pendant l’année scolaire écoulée dans les sept régions mentionnées ci-dessus. Plus de 600 Maliens et étrangers sont morts depuis janvier au Mali du fait de la guerre et des actes de violence quasi-quotidiens », poursuit la déclaration.

Les membres de la Plateforme ont aussi annoncé que des affrontements sanglants ont opposé ces derniers mois les communautés maliennes dans les régions de Ménaka, de Kidal, de Mopti et de Ségou. Pire, les « régions de Kidal et de Ménaka sont ensanglantées par une guerre civile intercommunautaire qui a fait plus de 100 morts et qui nous éloigne de la paix en creusant un fossé entre les populations et les groupes armés », a indiqué la Plateforme.

Par ailleurs, la mort de soldats maliens au nord et au centre du pays inquiète également la Plateforme qui a indiqué que les victimes sont enterrées, le plus souvent, en catimini et sans aucun hommage officiel. « Le président de la République n’a jamais abandonné un projet de voyage pour rendre un hommage pourtant mérité aux FAMAS qui meurent pour la liberté du peuple. La découverte des corps d’une dizaine de FAMAS dans la région de Ménaka n’a pas dissuadé le Chef suprême des armées de partir….à Abu Dhabi pour son 128 ème voyage à l’étranger depuis qu’il préside aux destinées de notre pays », révèle la déclaration.

La Plateforme a rappelé que de septembre 2013 au 22 juillet 2017, le Président a effectué 128 voyages à l’extérieur. « Il a parcouru plus de 813.000 kilomètres à travers le monde, soit 20 fois le tour du monde et 32 voyages par an! Ces voyages ont coûté plus de 10 milliards de francs CFA pour les seuls frais de l’avion, sans compter plusieurs autres milliards de frais d’hôtel et de mission », a indiqué Amadou Thiam.

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Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain 

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