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Le Mali au bord du gouffre : Les échecs d’un mandat

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IBK président du Mali

 

Le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a pu tenir la moindre des promesses faites aux Maliens lors de la campagne de 2013. Très vite, le projet « Mali d’abord » s’est révélé un grand coup de bluff. Et un fiasco monumental est servi au peuple dans la gestion des affaires publiques. En première ligne de ce fiasco, figure l’élément fondamental qui avait fondé son élection, à savoir la gestion de la crise du nord. Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas connu meilleur sort en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, de création d’emplois, de réalisation d’infrastructures, de bonne gouvernance, de gestion du front social et politique, du bien-être des populations etc… Conséquence ? L’Etat du Mali se délite. 

Fiasco! C’est le mot le plus approprié pour qualifier la gestion du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Des preuves palpables et irréfutables existent pour étayer l’échec de celui-là même qui se disait être le messie que les Maliens attendent, se fourvoyant d’un programme de société de mirage dans lequel il promet monts et merveilles à ses concitoyens. Le mythe de « Kankélétigui » aidant, on lui avait cru sur parole. Erreur ! Aujourd’hui, les Maliens, abasourdis, ne reconnaissent plus l’homme qu’ils avaient plébiscité à 77%. Certains clament qu’IBK a abusé de leur confiance.

En effet, le candidat IBK avait promis de ramener la paix et la sécurité dans le nord du pays, d’engager une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière; de créer 200 000 emplois pour les jeunes diplômés ; de construire des infrastructures routières ; et d’améliorer les conditions de vie des Maliens. Textuellement, il écrit dans son projet, un véritable fourretout : « Pour l’honneur du Mali, je ramènerai la paix et la sécurité. Pour l’honneur du Mali, je veux construire une République exemplaire. Je rétablirai l’autorité de l’Etat. Je lutterai férocement contre la corruption. Je ferai émerger une société nouvelle fondée sur la justice et l’égalité des chances. Je créerai les conditions du vrai décollage économique du Mali ».

La réalité s’est avérée tout autre. L’on devrait insister particulièrement sur son incapacité à résoudre la crise du nord qui fut le principal facteur qui a impulsé la fièvre IBK en 2013. De son élection à ce mercredi 29 juillet 2017, le pays est devenu un véritable sanctuaire mortuaire où le bourreau peut surgir à tout moment. L’insécurité n’est plus désormais la seule affaire du septentrion, elle est devenue préoccupante du nord au sud.

Face à cette situation, IBK et son gouvernement font comme disent les Américains du “One man show”. Il n’est que de regarder notre télévision nationale, pour se demander sous quels cieux nous nous trouvons. Et,  chaque fois qu’IBK a fait des déclarations va-t-en guerre, un petit communiqué des rebelles ou de la communauté internationale a suffi pour qu’il revienne sur terre.  Ceci est l’œuvre du candidat à la présidentielle de juillet 2013 qui avait fait la promesse de mater la rébellion, de renforcer les capacités de l’armée malienne et de rétablir « l’honneur de Mali ».

Finalement, l’intransigeant IBK est devenu docile, comme un agneau. Dommage!

Désormais, c’est avec plaisir et tous les honneurs qu’il reçoit les délégations des criminels du Mnla et consorts, alors que ceux-ci squattent encore les locaux du gouverneur de Kidal et s’opposent à toute reprise en main du Mali sur cette région. Ni IBK ni ses ministres ne peuvent se rendre dans cette localité. Cette triste et humiliante réalité rappelle ce passage d’une interview qu’IBK avait accordé au journal Construire l’Afrique: « J’ai été Chef du Gouvernement, au plus fort de la crise du Nord ; je me suis immédiatement rendu sur le terrain, dans le Nord, au moment où le sang était encore frais ; j’ai vécu et partagé, sur place, la douleur des familles qui ont perdu un des leurs.

J’ai rencontré les insurgés et leur ai dit que, seul l’Etat avait le droit d’user de la force et, cela, dans des cas bien spécifiques ; que tout soulèvement d’éléments des Forces armées et de l’ordre était, pour moi, illégal et illicite. J’ai marqué ma détermination à combattre toute revendication faite en usant de la force et j’ai enjoint aux rebelles de déposer les armes ». L’interview a été réalisée en avril 2007. La roue de l’histoire tourne !

Pire, sous IBK, des criminels sont libérés, tout en faisant croire, la main sur le cœur, que les crimes seront punis.

Que dire à propos de la refondation du dispositif de défense et de sécurité ? Pas grand-chose. Alors que le candidat du Rpm s’était engagé à doter  « nos forces de  défense et de  sécurité des moyens  humains, technologiques et matériels nécessaire à leur mission ; reformer la gestion  des ressources humaines dans l’armée ; créer  les conditions pour mieux utiliser les ressources financières  des forces de défense et de sécurité ; améliorer les conditions de vie  des troupes ». Il a échoué sur toute la ligne.

Mauvaise gestion et scandales financiers

« Le Mali n’est pas un pays pauvre, mais un pays pauvrement géré ». Voilà une autre formule choc que l’on relève dans la grande interview accordée par IBK à Construire l’Afrique.

Au commande de ce pays, le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a posé aucun acte de développement de rang. La faute est à situer dans sa mauvaise gouvernance, corollaire d’une gestion criblée de scandales financiers qui paralysent asphyxient l’économie. La preuve, tous les secteurs d’activité se plaignent de la morosité du climat des affaires. Et les travailleurs cherchent perpétuellement à joindre les deux bouts. Conséquence ? La tension ne cesse de monter sur le front social. Magistrature, santé, éducation…dans tous les domaines, l’on assiste à la révolte des syndicats. Une situation qui résume à elle seule l’échec du président de la République.

Autre échec patent d’Ibrahim Boubacar Kéïta, c’est la lutte contre la corruption et la délinquance financière. En 2014, l’homme avait pompeusement décrété que «Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Inch ‘Allah». Mais, de cette date à nos jours, la corruption et les détournements des deniers publics n’ont jamais atteint un tel seuil. Avec un avion présidentiel acheté à 21 milliards de FCFA ; entre 28 et 38 milliards de FCFA détournés dans un contrat d’armement militaire conclu 108 milliards avec l’avenant ; des irrégularités financières totalisant la somme de 72,88 milliards de FCFA dont 33,86 milliards de FCFA au titre de la fraude (soit 46,46% du montant total) et 39,02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion dans le rapport 2014 du Bureau du Vérificateur général.

Sur le plan politique, on constate qu’IBK a fait des choix politiques inopportuns et malencontreux. Politiquement, le pays vit les travers d’un opportunisme et d’un affairisme jamais égalés; au point que toute liberté d’esprit, toute critique sérieuse, pour aider le régime à rectifier ces travers, soient devenues des crimes de lèse-majesté. L’indifférence des pouvoirs publics et le népotisme ambiant sont érigés en méthodes de gestion du pouvoir d’Etat.

L’hygiène, l’assainissement, les infrastructures sont autant d’autres domaines dans lesquels la déception est grande chez les Maliens qui se rendent à l’évidence de la rupture entre le discours de 2013 et la réalité de 2017.

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Source: L’Aube

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