Le Bureau politique du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) a animé, hier mardi, une conférence de presse à son siège à Djélibougou, dont les principaux points abordés sont essentiellement la situation au nord du Mali, marquée par les récents affrontements entre la CMA et le GATIA ; la problématique de l’accès à la carte NINA et la révision constitutionnelle.
Cette conférence de presse était animée par le président du parti, l’honorable Oumar MARIKO, qui avait à ses côtés, l’honorable Amadou Araba DOUMBIA ; Boubarcar FOFANA, Mme Aramata KONATE, tous membres du bureau.
Sur la situation au nord du Mali, le Dr Oumar MARIKO a rappelé que son parti SADI a toujours fustigé le recours aux milices pour continuer le combat en lieu et place de l’armée régulière. Selon lui, les événements du 21 mai 2014 à la suite de la visite de Moussa MARA avaient pour but de soutenir cette milice Imghad et de la pousser contre les Ifoghas. Aussi, a-t-il déclaré, ‘’le conflit Imghads et Ifoghas a été instrumentalisé par l’État malien en 1994 pour combattre l’insurrection touarègue nord’’.
« Dans cette logique de constitution des milices, ce sont d’importants moyens financiers qui sont mobilisés par l’État malien pour entretenir ces forces au détriment de la reconstruction d’une armée régulière garante de la souveraineté et l’intégrité territoire », dira le Dr MARIKO.
Par ailleurs, estime-t-il, la classe politique actuelle ne serait pas favorable à la constitution d’une telle armée formée et équipée et respectant le citoyen.
Le parti SADI rend responsables le gouvernement et le président de la République des violences en cours entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et le GATIA.
Oumar MARIKO, président du parti SADI, dit être au regret de constater que « cette politique d’instrumentalisation des communautés, les unes contre les autres, a été étendue au centre du Mali ».
Le parti SADI estime qu’un « État fort, c’est d’abord un État crédible ».
Pour le Dr MARIKO, la gouvernance d’IBK a fait perdre à l’Etat son peu de crédit aux yeux des populations. Alors que la crédibilité d’un État doit reposer sur la sécurité et la protection de ses citoyens, assurer le quotidien et garantir un égal accès de tous à la justice. Or, à son avis, notre État n’apparait plus aujourd’hui comme partie prenante dans les conflits intercommunautaires, perdant du coup tout crédit aux yeux de ses citoyens et des partenaires.
« Le régime actuel tend à légitimer voire généraliser le principe de milices communautaires et ethniques qui exacerbe la violence interpersonnelle sur le terrain ». C’est pourquoi le parti appelle à la vigilance.
Il a invité le régime à se ressaisir avant que la situation n’arrive à un embrasement général.
S’agissant de la révision constitutionnelle, le Dr MARIKO dit être au regret de constater qu’après toutes ces démonstrations de force, les manifestations contre ledit projet, le régime ne soit pas encore prêt à en tirer les conséquences.
Pour lui, il y a aujourd’hui des gens autour du Président IBK qui continuent de lui faire croire que cette tendance va changer.
À son avis, pour que cette tendance change, il faut mobiliser de gros moyens financiers pour corrompre les jeunes, les partis politiques, les religieux, les organisations de la société civile. Or, soutient-il : « Cette façon de faire la politique est un manque de sérieux et de respect envers les citoyens maliens suffisamment meurtris et fatigués par les défis quotidiens ».
Au passage, le Dr MARIKO accuse le Président IBK d’être « un roi sans soucis », berné par son entourage.
« Le sang a suffisamment coulé au Mali et IBK doit le comprendre pour ne pas aller dans le sens d’un affrontement entre lui et son peuple », a-t-il soutenu.
Il a invité tous les militants du parti à participer partout aux activités de la plateforme « An Tè ! A Bana ! »
Sur un tout autre plan, le président du parti SADI dira qu’avoir la carte NINA au Mali est un parcours de combattant. Le conférencier en veut pour preuve : les files d’attente aux centres de traitement des cartes NINA. Il en est de même dans les consulats et les Ambassades à extérieur de pays.
Au regard de toutes ces situations, le Dr MARIKO trouve tout simplement que IBK, malgré son plébiscite en 2013, a manqué au rendez-vous avec le peuple malien.
Ainsi, il a appelé le gouvernement à doter chaque Malien de carte NINA. De même, il a invité le peuple à se mobiliser pour exiger du Président IBK le retrait du projet de révision constitutionnelle ; et les Maliens à la vigilance contre la constitution des milices dans le pays.
Sur la question sécuritaire, Oumar MARIKO a confié à la presse : « Il faut que le régime désarme ces milices pour que les Maliens voient la vraie face de ceux qui demandent la partition du pays ou ceux qui ont dessein autre que celui de la nation entière », a-t-il dit.
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Par Abdoulaye OUATTARA
Source: Info-Matin