Le phénomène Ras Bath est actuellement au centre de toutes les discussions et causeries à Bamako. Son retour après une tournée européenne a été un autre moment fort dans la capitale malienne. Une première dans la vie sociopolitique de notre pays, toute chose qui a poussé les chroniqueurs et autres grandes plumes de la scène politique à cogiter.
Le jeudi 03 août, les Bamakois ont été surpris par un cortège de motos et voitures. Le pont Fadh a été coupé afin de permettre au Rasta et à ses partisans de défiler partout dans la ville, de l’aéroport international Modibo Keita Bamako Senou à la Bourse du travail. Que du monde ! Des jeunes gens affluaient de partout !
Tout Bamako était en mouvement vers une convergence, vers la Bourse du travail, où se tenait le meeting de la plateforme «Antè Abanna». Avant l’arrivée de Ras Bath à Bamako, le procureur de la commune IV, Dramane Diarra, avait donné des explications. Certes Ras Bath est condamné à douze mois de prison ferme, mais le juge n’a pas accédé à la demande de décerner mandat. Il ne devait donc être pas mis immédiatement en prison. Dans la mesure où il a fait appel lui-même contre cette décision, ce dossier sera examiné par la Cour d’appel. Si le jugement est confirmé en appel, il devra séjourner en prison sans autre forme.
Face à la montée de la colère des partisans de Ras Bath et surtout la situation actuelle dans le pays, il en a été décidé autrement. Les autorités se bien doutaient qu’il y aurait eu une grande mobilisation autour de cette affaire. À Bamako, le jeudi 03 août, c’était la panique dans la ville. Pour parer à toute éventualité, il y avait la présence d’une équipe française de gardes rapprochés (20 personnes dont plusieurs nationalités tous parlant français) lourdement armée dans deux villas à côté de l’hôtel Éden village, non loin du domicile du président de la République à Sébénicoro. Il y avait également 40 éléments lourdement armés avec 8 véhicules équipés de 12/7.
La DGSE malienne était aussi à l’œuvre avec 4 véhicules de la garde stationnés à l’Ortm. 8 drones en service dont 2 pour les gardes du corps privés qui surveillaient uniquement la résidence du président de la République. L’ensemble de la famille du président était regroupé à Sébénicoro. 100 éléments du GMS de la police étaient stationnés devant la belle-famille du président. Tous les gardes du corps étaient rappelés en renfort pour passer la nuit au service. Tous les chefs d’institutions étaient interdits de sortie. Tous les chefs Rpm et du camp présidentiel étaient priés de rester chez eux.
La sécurité était également renforcée au niveau de l’ambassade de France au Mali. Plusieurs jeunes policiers, fraîchement recrutés, étaient en faction devant les domiciles des ministres, des présidents d’institutions et certaines personnalités politiques. Les alentours de la ville de Bamako étaient l’affaire de la gendarmerie nationale. Et depuis 12 heures, les activités et les déplacements des ministres avaient été arrêtés afin d’éviter toute accointance avec les partisans de Ras Bath, qui avaient ce jour la voie totalement libre. Ils n’en ont profité car, après le meeting et l’intervention de Ras Bath à la Bourse du travail, ils ont continué leur mouvement vers le domicile de leur guide. C’est aux environs de 21 heures que les choses sont revenues à la normale à Bamako, surtout dans la circulation qui avait été fortement perturbée.
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Bekaye DEMBELE
Source: Le Reporter