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Les responsables de la CMA face à la presse : ‘’Le projet de révision constitutionnelle ne comporte pas les points essentiels inscrits dans l’accord’’

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Les responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) étaient face à la presse le samedi 12 août 2017 à l’hôtel Kempeski de Bamako pour faire l’état des lieux du processus de paix au Mali. Ils ont saisi l’occasion pour évoquer le sujet qui domine l’actualité malienne, à savoir : la révision de la constitution du 25 février 1992 initiée par le président de la république, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Si les pouvoirs publics indiquent que cette révision constitutionnelle est faite pour prendre en compte l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger, les responsables de la CMA pensent le contraire. Selon eux, le projet de révision constitutionnelle ne comporte pas les points essentiels inscrits dans l’accord. « Les dispositions de l’accord ne figurent pas dans le projet de révision constitutionnelle…On ne se reconnait pas dans ce projet de révision constitutionnelle », ont-ils martelé le week-end dernier. Par ailleurs, après avoir déploré la lenteur dans la mise en œuvre dudit accord, la CMA s’est dit prête à recevoir le gouverneur aussi bien que les FAMAS (Forces armées maliennes) à Kidal.

Cette conférence de presse était animée par le président-secrétaire général de la CMA, Bilal Ag Chérif, en présence du président de la CMA, Sidi Brahim Sidatti, du porte-parole de la CMA, Ilad Ag Mohamed, de Mohamed Ould Mahmoud, membre du directoire de la CMA et de Almou Ag Mohamed de la Cellule de la communication de la CMA.

« Le projet de révision constitutionnelle ne comporte pas les points essentiels inscrits dans l’accord. Les dispositions de l’accord ne figurent pas dans le projet de révision constitutionnelle telle que la régionalisation ou libre administration. L’accord doit être pris dans la loi fondamentale. La CMA ne se voit pas dans ce projet de révision constitutionnelle. Le plus important est d’avoir un projet consensuel », c’est en substance ce que le leader de la CMA, Bilal Ag Chérif a déclaré le week-end dernier face à la presse par rapport au projet de révision constitutionnelle initié par les plus hautes autorités du Mali.

Il sera appuyé dans sa thèse par Almou Ag Mohamed de la cellule de la communication de la CMA aussi bien que par le porte-parole du Mouvement, Ilad Ag Mohamed qui a tenu a précisé que la révision de la constitution est incontournable, mais, la Cma, dit-il, ne se reconnait pas le texte actuel. « S’il y a des points essentiels de l’accord qui sont pris en charge par la constitution, la CMA est partante, mais on ne se reconnait pas dans le présent projet de révision constitutionnelle », a-t-il souligné.

‘’La CMA ne s’oppose pas à l’arrivée du gouverneur et des FAMA à Kidal’’

Après deux années de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la CMA a jugé nécessaire de faire l’état des lieux de la mise en œuvre de cet accord. Voyant la lenteur du processus, la CMA a donc décidé de sortir de ses réserves pour dénoncer le blocage afin qu’une solution rapide soit trouvée au problème. Aux dires du conférencier, Bilal Ag Chérif, la mise en œuvre de l’accord n’a pas véritablement commencé, car, dit-il, l’étape de « confiance entre les parties » n’est pas encore franchit.

« On est très loin de la paix d’autant plus que le retour des réfugiés et des déplacés n’est pas encore effectif. Ces derniers temps, on se focalise sur Kidal, or, Kidal n’est qu’une partie du problème auquel toutes les régions du nord du Mali sont confrontées », a-t-il dit. Selon lui, l’administration scolaire est à Kidal, pour preuve, le taux de réussite de Kidal au DEF est très élevé.

A l’en croire, la situation sécuritaire à Ségou et à Mopti n’est pas reluisante. « La CMA est prête à recevoir le gouverneur à Kidal. Nous sommes prêts à accueillir les FAMAS (Forces armées maliennes) à Kidal dans le cadre du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination). On a dit au gouverneur de venir à Kidal et la CMA le sécurisera. C’est un message fort qu’on lance. Nous sommes des ressortissants de la zone, nous ne sommes pas des extraterrestres. On a dit au gouvernement d’envoyer les soldats qui doivent participer au MOC pour que le noyau commence à se construire à Kidal. Qu’est ce qui les empêche aujourd’hui d’y aller ? On l’a dit à l’armée même à travers ses premiers responsables, on l’a dit à la Minusma, au chef du gouvernement, même la population l’a dit, à travers la mission de bons offices de l’imam Dicko, finalement qui bloque ça ? On ne peut pas dire que c’est nous. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour faire la part des choses entre ses décisions et les décisions de ses milices», a martelé Bilal Ag Chérif. A l’en croire, la solution militaire ne peut pas faire avancer la situation.

Pour lui, l’accord, lui-même pose, les meilleurs cadres de dialogue et de concertation. « C’est à travers cela qu’on va régler les questions politiques, institutionnelles et de l’armée. Aujourd’hui, le problème entre la CMA et le gouvernement ne peut se résoudre que par le dialogue. Il faut qu’on sente que toutes les parties sont de bonne foi. Au mois de juin, on avait fait un chronogramme pour préparer tout le processus de mise en œuvre de l’accord en passant par le redéploiement de l’administration à Kidal, mais quelques temps après, on s’est retrouvé avec la ville de Kidal encerclée par des forces qui voudraient rentrer de gré ou de force à Kidal et nous pensons que leur seul objectif était de barrer cette initiative», a-t-il dit. Selon lui, ces forces se sont retranchées à Gao et se préparent au vu et au su de tout le monde.

« La Cma n’empêche pas le gouverneur et les FAMAS d’aller à Kidal. On a accueilli les ministres et les généraux à Kidal. La CMA n’est plus d’accord que la question de Kidal soit un chantage pour le processus de mise en œuvre de l’accord. S’il y a des parties qui ne veulent pas la mise en œuvre de l’accord qu’elles disent concrètement et qu’elles assument leurs responsabilités», a-t-il martelé. Par ailleurs, il a souhaité à ce qu’il y ait une enquête sérieuse par rapport à la découverte des fosses communes à Kidal.

Dans la même veine, il dira que l’arrivée du Procureur Général de la Cour Pénale Internationale (CPI) à Bamako en septembre prochain serait une bonne chose. Il a fait savoir que les autorités intérimaires ont été installées dans les régions mais pas dans les communes. Selon lui, l’opérationnalisation des autorités intérimaires n’est pas effective. Pour sa part, le président de la CMA, Sidi Brahim Sidatti a dénoncé l’attitude du Gatia sur le terrain. « La CMA ne s’oppose pas à l’arrivée du gouverneur ni des FAMAS à Kidal. Il faut que le gouvernement se détache de cette milice qui est dirigé par un général. Il faut que l’Etat se mette au dessus de la mêlée.

Il faut que les citoyens se sentent égaux devant l’Etat. Nous avons dit à l’Etat de prendre ses responsabilités. Que ça soit un Etat unitaire, qu’il dépasse les choses et qu’il aille à Kidal pour mettre les symboles de l’Etat, le drapeau du Mali, les FAMAS. Les milices vont arriver à Kidal mais il faut qu’il y ait des dispositions de cessez-le feu. Nous sommes venus à Gao un mois après l’installation du Moc à Gao, mais cela n’a pas empêché le MOC de Gao de fonctionner. D’abord le gouvernement est venu, ensuite la Plateforme et enfin nous. Pourquoi ne pas faire la même chose maintenant.

Mais, on voit que le gouvernement est bloqué, si le Gatia ne part pas, il ne part pas. C’est exactement les mêmes faits que 2014. Est-ce qu’on est prêt à revenir à la même crise de 2014 au cours de laquelle beaucoup de maliens ont perdu la vie. La CMA est composé de trois mouvements (MAA, MNLA et le HCUA). Ces mouvements ont signé l’accord pour accepter l’unité et la réconciliation », a-t-il expliqué. A l’en croire, il n’y a aucun lien entre la CMA et Iyad Ag Aly.

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Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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