La persistance du phénomène de la corruption dans notre pays est due à la légèreté des mesures prises pour le combattre et qui révèlent beaucoup plus de coups de théâtre ou de règlements de comptes politiques. Sinon, si les coupables étaient punis, un seul cas aurait suffi pour entraîner une dissuasion générale.
Un proverbe bambara dit : ‘’si vous frappez avec un bâton le premier poisson qui veut remonter, les autres feront demi-tour.’’
Un chef qui s’assure de l’amitié du ministre, voire du Président de la République n’aura point peur de détourner. Il agira illégalement au su et au vu de tout le monde et narguera par ses attitudes ostentatoires les voisins du quartier ou les collaborateurs du service. Etant assuré de son « intouchabilité », il peut donc tout se permettre.
C’est donc ce sentiment d’impunité à priori qui dévalorise aux yeux des citoyens les centaines de rapports (tous genres confondus) de vérifications ou d’inspections.
Les détournements de deniers publics sont devenus un jeu d’échec où la ruse et la promptitude sont de mise pour gagner. C’est comme dirait John Mac Namana « à qui mieux mieux » dans un pari ouvert.
Le Végal a intérêt à mettre de l’eau dans son vin car la mission qui lui est confiée n’a d’autre dessein que d’assurer au Mali des cadeaux comme le Millenium challenge. Par ailleurs, ses rapports donnent à comprendre que les dirigeants épinglés sont ceux-là dont on ne veut plus au sein de la famille, du moins dans l’entendement populaire.
Le Végal a beau réfuter les accusations en montrant sa bonne foi, la pertinence et l’objectivité de sa mission, il ne peut vaincre le scepticisme généralisé des populations vis-à-vis de sa structure.
Son action n’aura d’égard aux yeux des Maliens que s’il avait la prérogative de saisir lui-même les tribunaux. Et là, c’est le pouvoir qui ne le lui accordera jamais car sa mission en elle-même ne consiste pas à arrêter le détournement, mais à rendre davantage malade les pauvres avec la révélation des sommes faramineuses détournées, à leur dépens.
Détournement fond publics Mali Rien ne sert courir
Mohamed Diarra
Enseignant à Missira
Source: 26 Mars