En 1998, le cinéaste américain Steven Spielberg, a réalisé un excellent film de guerre : Il faut sauver le soldat Ryan. Un film qui a eu beaucoup de succès et qui a récolté plusieurs oscars. Dans ce film, l’un des héros, James Francis Ryan, est le cadet et seul survivant d’une famille américaine de quatre garçons. Il se retrouve au front, en France durant la 2ème guerre mondiale (1939-1945). Ses trois autres frères sont morts au cours de cette même guerre sur d’autres fronts.
Informé de la situation dramatique de cette famille, le haut commandement de l’armée américaine décide alors d’envoyer une équipe à la recherche du quatrième fils, supposé encore vivant, afin de le ramener sain et sauf, quel qu’en soit le prix. L’équipe chargée de sa recherche, dirigée par le capitaine Miller, le retrouve, mais le soldat Ryan refuse de partir et s’entête à rester pour accomplir une mission qu’on lui avait confiée : la défense d’un pont dont la prise par les allemands serait catastrophique pour les alliés. Le capitaine et son équipe se joignent à lui et à son équipe pour livrer bataille. Des centaines de morts, du sang, tout autour de Ryan, jusqu’à ce que les forces de frappe aériennes des alliés, viennent défaire l’ennemi.
Cette fiction inspirée d’une histoire semblable a été un prétexte et une occasion, pour le réalisateur américain de magnifier le patriotisme, l’héroïsme, le don de soi, l’esprit de sacrifice des GI’s dans un style qui frise parfois le chauvinisme. Evidemment comme tous les films hollywoodiens de ce genre, le dénouement est prévisible : le soldat Ryan sera sauvé et retrouvera sa famille. Et Ryan sera épargné de la mort malgré lui, mais à quel prix ?
Comme le soldat Ryan et son équipe, qui se sont cramponnés sur l’ordre reçu, la défense du pont, notre président et son gouvernement s’arcboutent sur leur projet de réforme constitutionnelle ; même s’ils sont conscients qu’il est inopportun, contreproductif et attise plutôt la division au sein du peuple qu’ils prétendent mener à la paix.
Sans démagogie, et sans flagornerie, nous pensons que notre président est un patriote sincère, mais qu’il demeure prisonnier des engagements qu’il a peut-être pris vis-à-vis des « amis du Mali» et dont l’opinion nationale n’a pas connaissance. Ce qui le conduit à une position aussi tranchée qui lui fait écran face au pays réel. C’est pourquoi, nous maliens, particulièrement la société civile, avons le devoir de le sauver malgré lui, afin qu’il ne conduise pas le pays dans un abîme encore plus abyssal.
Dans ce sens, les concertations dont il vient d’avoir l’initiative, ne peuvent-être que saluées ; pourvu que leur synthèse l’amènent à douter, car comme le dit si bien le philosophe, « le doute est le commencement de la sagesse ». Et dans cette quête de sagesse, vers laquelle semble se tourner désormais notre président, nous devrions l’accompagner en nous disant : il faut absolument sauver le président IBK.
…sans rancune
faut dire faut sauver président IBK
Wamseru A. Asama
Source: Delta News