Des centaines de morts et des milliers de sans-abris, le bilan est encore incertain et surtout provisoire alors que les recherches peinent à avancer dans la capitale sierra-léonaise touchée depuis mardi 15 août par des inondations et des glissements de terrains sans précédent. Alors que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent, la douleur des habitants laisse place à la colère et au questionnement.
Les services météo ont-ils omis de donner l’alerte ? C’est en tout cas ce qu’affirme un journaliste de l’AFP présent sur place.
Interrogé par RFI, le chef du département météorologique rejette l’accusation. « On savait qu’il allait pleuvoir, mais les glissements de terrains, eux, ne sont pas prévisibles, a-t-il affirmé, avant d’ajouter : ce n’est pas à nous d’ordonner l’évacuation ».
D’autres, notamment parmi la société civile, pointent la responsabilité du gouvernement qui n’aurait pas su contrôler l’urbanisation galopante qui, depuis plus de vingt ans, grignote chaque année un peu plus les hauteurs de la capitale.
« Qui leur a donné le permis d’installation ? Qui teste les sols ? Qui contrôle les normes de constructions ? », s’interroge dans la presse le pasteur évangéliste Archibald Cole. « Le ministère de l’Aménagement doit reconnaître qu’il a fait preuve de négligence ».
Coincée entre la mer et la montagne, Freetown a le plus haut taux de précipitation annuel d’Afrique ; les inondations y sont récurrentes.
En 2015, une note de l’African Research Institute alertait sur les risques de la déforestation, de l’accumulation des déchets qui bouchent les canalisations auxquels s’ajoutent les effets du changement climatique.
Sierra Leone polémique coulée boue ravagé Freetown
Source: RFI