Le vendredi 18 août dernier, à l’appel du mouvement ‘’waati sera’’, des centaines de jeunes se sont retrouvés devant l’Ambassade de la France à Bamako pour, une fois de plus, dénoncer l’hypocrisie du pays d’Emmanuel Macron dans la gestion de la crise du Nord du Mali. Car pour eux, la France a un autre agenda au Mali : celui de défendre ses propres intérêts au détriment de ceux des Maliens.
Un ancien dirigeant français disait il y’a quelques décennies que « la France n’a pas d’amis mais des intérêts ». Et bien ! Ce qui se passe au Mali actuellement en en la parfaite illustration. Car arrivée pour dit-elle, aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale suite à la rébellion touareg aidée par les djihadistes qui avaient occupé toutes les régions du Nord du pays, la France, de par sa duplicité dans la gestion de cette crise a fini par se fourvoyer aux yeux des Maliens. Mieux, depuis le début de cette crise, ses agissements prouvent qu’elle avait un autre agenda au Mali lorsqu’elle intervenait à travers l’opération ‘’Serval’’ qui sera plus tard baptisée ‘’Barkhane’’. Et c’est cette situation que les Maliens ont compris et ont commencé à dénoncé. En même temps, le sentiment anti-français ne cesse de prendre de l’ampleur au Mali à cause de cette situation.
Pour la deuxième fois consécutive, les Maliens se sont retrouvés devant l’Ambassade de France pour exprimer leur ras-le-bol face aux agissements de ce pays dit ami dans la gestion de la crise malienne.
En effet, après un premier sit-in le 3 août dernier, les mouvements « Waati sera », « On a tout compris » et plusieurs autres associations ont de nouveau dénoncé l’attitude de la France vis à vis du Mali dans la gestion de la crise qu’il traverse depuis 2012.
On pouvait lire sur les banderoles : « Abas la France ! »,«Non à la division du Mali »,« MINUSMA-BARKANE, on en a marre », « Non au silence coupable de la France », « Non à la partialité de la France au Nord du Mali », « Soutien aux Famas »…
Aux dires de KibilyDemba Dembélé, coordinateur du mouvement « on a tout compris », la France doit rester neutre dans le conflit qui oppose la CMA et la plateforme. A cet effet, il a manifesté son soutien sans faille aux Famas et exige à la France de faciliter le retour de l’armée malienne dans tout le septentrion malien, notamment dans la région de Kidal.
Tout comme KibilyDemba Dembélé, les manifestants demandent aussi à la France de faire la lumière sur ses vraies intentions au Mali dans un bref délai. Faute de quoi, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat pour la satisfaction de leurs doléances qui ne sont autres que la libération immédiate des régions du Nord du Mali des griffes des djihadistes et leurs acolytes, le retour des Forces Armées Maliennes et de l’administration à Kidal.
A noter que les leaders de la plateforme «An tè à bana » de même que ceux de la plateforme «Oui an son na » ont brillé par leur absence lors ce sit-in.Les membres de ces mouvements avaient toutes leurs énergies concentrées sur le projet de révision constitutionnelle alors qu’il y’a plus important à défendre : l’intégritéterritoriale du Mali et le retour définitif de la paix.
Pour Mahamane Ibrahim du Conseil National des Jeunes (CNJ), rien ne peut justifier cette absence. Selon lui, le Mali a besoin de l’union sacrée de tous ses fils en ce moment. Mais cette absence de la classe politique dit-il, lui laisse penser beaucoup de choses sur leurs vraies intentions pour la cause de la nation.
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Solo Minta
Source: Tjikan