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Edito : Sagesse ou peur de perdre le pouvoir?

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Le président de la République, IBK, sursoit à la tenue du referendum portant sur la modification de la constitution de 1992. Cette bonne et heureuse nouvelle est  tombée dans la soirée du vendredi 18 août 2017. IBK pouvait-il faire autrement que de surseoir à son projet de révision constitutionnelle ?

Non, parce que tout simplement ce projet, du côté du pouvoir comme de l’opposition, n’était qu’un piège pour détourner la colère des travailleurs et des petites gens des véritables raisons (mauvaise gouvernance, impunité, injustice sociale, …) de l’aggravation de leurs conditions de vie.

La qualité d’exercice du pouvoir d’IBK a, semble-t-il, réveillé les Maliens. Le messie Mandé Massa  a dangereusement créé un clan à la tête de l’État malien favorisant une corruption exponentielle. Les médiocres continuent à régner. Le pouvoir n’a jamais fait de la qualité des cadres son critère principal, mais plutôt être un membre très proche du clan. Même le parti au pouvoir en a fait les frais. N’eut été la mobilisation de certains cadres RPM, Bocari TRETA allait se retrouver au garage. Les cadres valeureux qui ont commencé avec IBK se sont tous éloignés du pouvoir. Tout le monde n’est pas doué à faire le laquais.

Selon l’avis de ses proches collaborateurs et fin connaisseurs de l’homme ; le Kankeletigui a toujours considéré le pouvoir comme un lieu d’enrichissement pour transformer ses compatriotes en esclave. Ceux qui acceptent la soumission sont récompensés par des postes à piller les deniers publics ou des marchés surfacturés. Ceux qui résistent sont écartés quelles que soient leurs compétences avérées.

Ceux qui ont suivi IBK pendant son passage à la Primature savaient ces caractères de l’homme qui a plombé le bilan de l’Adema- Pasj faisant des fonctionnaires milliardaires qui ont continué à faire campagne pour lui jusqu’à la victoire en 2013. Certains s’étaient éloignés de lui doutant un moment de sa capacité à être président mais ont vite réintégré la famille après le coup d’État. Ils savent comment séduire IBK : se soumettre, jouer l’esclave. L’exercice du pouvoir a tout révélé. Son plan d’imiter ses idoles Oumar Bongo et Eyadema est en train d’échouer. Le peuple malien n’est pas celui du Gabon et Togo. Ce peuple a connu la gloire d’où il tire sa fierté contrairement aux autres. Dès que le peuple a commencé à comprendre l’intention de IBK, les réseaux sociaux ont beaucoup contribué, il a commencé à s’organiser. La Plateforme An Tè A Bana ne touche pas à ma constitution regroupant toutes les sensibilités est née. Face à l’engagement et à la détermination de ce regroupement ajouté aux rapports de force des natalités, des chefs de quartiers, des leaders religieux, des groupes armés, le rôle du représentant de la mission de l’Onu Mahamat Saleh Annadif – qui a fait de nombreux va-et-vient entre les deux camps, IBK a cédé. Il ne pouvait faire autrement. Car, il ne pouvait pas affronter le sud et le nord à la fois au risque de perdre le pouvoir.

La décision du chef de l’Etat, IBK, de sursoir au referendum est une sagesse ou une peur. Nous pensons fortement qu’il a eu certainement peur de perdre le pouvoir. Les délices du pouvoir seraient ses seules préoccupations.

Maintenant ses équipes vont s’atteler à mettre en place des stratégies pour conserver le pouvoir lors des élections présidentielles de 2018.

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Aliou Touré

Source: Le Démocrate 

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