Ce sont les deux bonnes nouvelles sur la crise du nord du Mali en général et le retour de l’administration à Kidal en particulier
Les choses évoluent vite depuis les discussions engagées mardi entre le GATIA et la CMA dans la localité d’Anéfis sur un cessez-le feu. Suite à ces discussions et comme annoncé le 12 août dernier par son secrétaire général, Bilal Ag Cherif, à vouloir recevoir, sans délai, le gouverneur, la CMA a concrétisé son appel. Le gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ag Icharach a rejoint son poste, hier mercredi à 14h50mn. Il a été accueilli royalement, selon les propres termes du gouverneur, par la CMA qui s’est vite mise à sa disposition en tant que chef de l’exécutif régional. Au cours de la même journée, le document de trêve tant attendu a été signé à 18h à Bamako entre les parties, à l’arbitrage des autorités nationales.
Ce sont les deux bonnes nouvelles sur la crise du nord du Mali en général et le retour de l’administration à Kidal en particulier. Une première depuis 2014 que le chef de l’exécutif occupe son poste dans ce fief de la CMA, qui, en plus, accepte depuis mardi d’observer la nouvelle trêve avec les groupes armés du GATIA.
C’est d’abord la CMA, l’ex-rébellion qui contrôle toujours la ville de Kidal, qui a annoncé la nouvelle. Son porte-parole, Almou Ag Mohamed que nous avons joint au téléphone hier après-midi, se veut rassurant. Selon lui, la Coordination des mouvements de l’Azawad est fortement disposée à accompagner le gouverneur qui va sans délai fixer son programme de travail. « Le gouverneur est avec nous, il a la direction des choses. Il va nous soumettre un programme de travail qu’il va exécuter pendant son séjour et nous sommes entièrement à sa disposition », a annoncé M. Almou Ag Mohamed. A l’en croire, à la décente du gouverneur à l’aéroport à 14h50 mn, on a scandé que la CMA n’est pas une entrave à l’arrivée du gouverneur, une entrave à la paix, mais ce sont ceux-là qui crient au diable par des affrontements. Notre interlocuteur qui était à côté du gouverneur au moment de notre conversation, dira que le chef de l’exécutif régional lui-même a notifié par téléphone à ses interlocuteurs qu’il a été « accueilli royalement » par la CMA et que tout se passe bien et qu’il n’a jamais été autant à l’aise qu’aujourd’hui.
Sur la signature du document, le porte-parole de la CMA a été, dès le départ, prêt pour la signature d’un cessez-le feu et pour la trêve quelque que soit la forme que les responsables du GATIA voudraient que prenne le document. « Ils ont dit qu’ils veulent une trêve d’une vingtaine de jours pour que les gens puissent discuter à fond pour parvenir au cessez-le feu. Nous avons tout simplement demandé que du document puisse sortir clairement une disposition qui impose toutes les parties au respect des positions jusqu’à la signature d’un règlement définitif de la crise. Qu’aussi, le document puisse faire ressortir clairement qu’il n’y aura pas de mouvement de la CMA vers les positions de la Plateforme, ni de la Plateforme vers celles de la CMA », nous a confié notre interlocuteur, avant d’ajouter que la CMA a voulu signer un document qui va comporter les germes d’une stabilité définitive.
Le document de trêve signé hier est aussi considéré comme un nouveau cessez-le-feu entre les deux parties. L’accueil en grande pompe du gouverneur est un bon signal pour le retour définitif de l’administration et les services sociaux de base à Kidal. En tout cas, c’est le sentiment qui anime le gouverneur Sidi Mohamed Ag Icharach depuis son arrivée hier. « Je suis bien arrivé à Kidal. Tout se passe bien pour le moment. On peut effectivement dire que c’est un début de retour de l’Etat sur place», avait-il annoncé par téléphone à des interlocuteurs.
Rappelons que l’Etat malien n’avait pas repris pied à Kidal depuis mai 2014, lorsque des combats qui ont éclaté au cours d’une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, s’étaient soldés par une lourde défaite de l’armée face aux ex-rebelles de la CMA. Avec cette présence du gouverneur, surtout suite à l’appel des maitres des lieux, la CMA, les mesures de confiance sont désormais établies.
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Daniel KOURIBA
Source: 22 Septembre
