Après une brève accalmie, le front social est de nouveau en ébullition au Mali. Deux secteurs vitaux du pays font face à des remous : les banques et l’enseignement supérieur. En effet, les banques et assurances du pays viennent d’observer 72 heures de grève pour contester le licenciement « abusif » du secrétaire général du comité syndical de la Nouvelle Société Inter-Africaine d’assurance (NSIA). L’enseignement supérieur, quant à lui, est paralysé, depuis un mois, par une grève illimitée du Syndicat National de l’Enseignement du Supérieur (Snesup). Les enseignants exigent la révocation du Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et Gestion.
Au moment que la tempête de la contestation contre la révision de la constitution baisse, on assiste à une nouvelle ébullition du front social. Les syndicats des travailleurs ont renoué avec les grèves. Le Syndicat National des Assurances, Banques et Etablissement Financiers (SYNABEF) a jugé, le 22 Août 2017, d’observer 72 heures de grève pour exiger la réintégration du secrétaire général du comité syndical de la Nouvelle Société Inter-Africaine d’assurance (NSIA) qui, selon lui, a été licencié abusivement. «Les Responsables de NSIA ont violé la législation malienne. Après les 72 heures de grève, on envisagera une grève illimitée si la question n’est pas réglée», selon le secrétaire général du Synabef, Aguibou Bouaré.
Un autre syndicat est en grève illimitée bien avant cette cessation de travail de des banquiers. Il s’agit du Syndicat National de l’Enseignement du Supérieur (Snesup). En effet, depuis le 25 Juillet 2017, les enseignants du supérieur sont en grève illimitée. Ils exigent en priorité la révocation du Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et Gestion (FSEG) de l’Université des Sciences Economiques et de Gestion de Bamako (USEGB). Depuis, c’est la paralysie en grande partie dans les Facultés, instituts et grandes écoles même si certains militants ont refusé de suivre la grève.
Cela fait un mois que cette grève dure. Cela joue considérablement sur la formation des étudiants, les futurs leaders du pays. Car, la question qui taraude les esprits aujourd’hui est comment sauver l’année universitaire ? Comment se feront les cours, les évaluations dans la sérénité même si l’on venait à lever la grève ? Allons-nous accepter de sacrifier les étudiants avec une année blanche? En tout état de cause, il urge de tirer rapidement les choses au clair pour sauver l’année universitaire. Surtout que cette grève illimitée a été suivie par d’autres grèves de 48 heures, de 72 heures et une grève illimitée de 44 jours suspendue avec l’arrivée du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga. C’est dire que l’année est fortement secouée dans son bon déroulement.
Autre grève en vue, celle des travailleurs des Mines pour cinq jours. Dans un préavis déposé auprès des autorités du Mali, en date du 9 Août 2017, le secrétariat général de la Section National des Mines et Industries (SEC-NAMI) exige l’arrêt immédiat des licenciements avant la mise en application effective de l’accord de novembre 2014, le respect des engagements consignés dans les différents procès verbaux signés entre les partenaires, la mise en place des commissions nationales de fermeture dans les autres mines, l’ouverture des négociations sans délai pour l’élaboration des accords d’établissements, l’arrêt immédiat de l’utilisation abusive du personnel expatriés dans les sociétés minières et industrielles, des informations claires et précises sur le projet sulfureux de Sadiola et une concertation sur le cadre organique au Ministère du commerce (DFM).
front social nouveau ébullition Education banques déterrent hache guerre
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain