Dans une interview accordée au magazine de l’association des écoles de Sciences-Po, l’ancien président revient sur sa défaite à la primaire de la droite et évoque le président.
Après François Hollande, au tour de Nicolas Sarkozy de sortir de son silence. Dans une interview à paraître fin août dans Emile, le magazine des écoles de Sciences-Po et dont le JDD a pu lire des extraits, l’ancien président de la République revient sur son échec à la primaire de la droite et sur l’action menée par Emmanuel Macron.
“L’échec n’est jamais décevant, le succès l’est souvent, ne serait-ce parce qu’il passe très vite. En plus, les gens ne vous regardent pas, ils regardent le soleil, la lumière. Dans l’échec, c’est vous qu’ils regardent”, confie Nicolas Sarkozy, qui dit ne garder “aucun souvenir de [s]es succès” mais “un souvenir très précis de [s]es échecs. Il n’y a pas de noblesse si on ne sait pas perdre.”
Le calendrier d’un président? Réformer “tout de suite”
Sur sa nouvelle vie depuis son retrait de la vie politique, il s’explique: “Il n’y a pas un après, il y a une vie qui continue. J’ai vécu, j’ai respiré, j’ai aimé [avant] d’être Président, donc j’ai continué tout ça après. Vous croyez que la vie commence quand on entre à l’Élysée et qu’elle s’arrête quand on en sort? Je suis comme le héros de Dostoïevski dans Crime et Châtiment: ‘La renaissance lente mais certaine'”, insiste-t-il.”
Interrogé sur Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy salue sa capacité à avoir su sortir des sentiers battus. “Sans transgression, sans rupture des habitudes, sans pensées libres, il n’y a pas de progrès […] Macron y est arrivé, c’est vrai, et ce n’est pas si facile”, loue l’ancien président, qui se permet également de distiller quelques conseils, notamment sur l’Europe et la nécessité de vite réformer.
“Le président français doit être un grand européen. Il faut proposer un nouveau traité. C’est très important. Ensuite, le calendrier du président de la République est simple: c’est tout de suite. Tout ce que vous ne faites pas en juillet, vous ne le ferez pas en septembre, et tout ce que ne vous faites pas en septembre, vous ne le ferez pas en décembre”, estime-t-il, avant d’évoquer la question de la réforme de la justice.
“La justice est un pouvoir indépendant , il ne peut pas exister de pouvoir sans contre-pouvoir, sans équilibre des pouvoirs. Quel contre-pouvoir? C’est une question très difficile.”
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Source: L’express.fr