Dans quelques petits jours le président IBK va fêter le 4ème anniversaire de son accession à la tête du Mali. Mais mon propos n’est pas de célébrer ce qui s’est passé le 04 septembre 2013. Il se rapporte plutôt à un autre anniversaire, celui de la visite mémorable du chef de l’Etat en Chine, précisément au Forum Economique de Tianjin, le Davos chinois d’où il nous était revenu avec 5 000 milliards de F CFA de financements pour mille et un projets.
Entre émerveillement et crédulité, les plus radicaux d’entre nous avaient commencé sérieusement à faire campagne pour un allongement du mandat même sans élection, pour la bonne exécution des chantiers pharaoniques annoncés.
Une voie de chemin de fer reliant Bamako à Conakry en Guinée, la construction d’un nouveau pont sur le fleuve Niger à Ségou, la réalisation de 7 ports secs, des projets d’infrastructures routières et énergétiques etc. Le président IBK, en un an de magistère réussissait ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait obtenu en deux mandats.
Pour accueillir le chef prodige, le RPM (parti présidentiel) mobilise ses troupes à l’aéroport.
Dans son véhicule 4×4 décapotable, le président IBK ne boude pas son plaisir. Il rayonne ! Comme un rêve suspendu, trois ans après ce folklore où tout le monde mentait à tout le monde, pas un projet en dehors de ceux qui figuraient dans le communiqué officiel n’a connu un début de réalisation.
Après recoupement, on s’était rendu compte que les ministres accompagnateurs, sans doute pour complaire au chef, ont compilé le mémorandum d’entente (MOU, en anglais) et additionné les coûts estimatifs pour tromper un président avide de résultats et très peu au fait du jargon technocratique. Ne lui demandons pas (à IBK) de nous éblouir en latin et de briller en même temps en économie.
Toujours est-il que cette opération politique et de communication foireuse a couvert le Mali de ridicule. D’abord vis-à-vis de la Chine dont les diplomates n’ont jamais varié des engagements officiels de Pékin qui se chiffraient à 28 milliards de F CFA en dons et prêts. Beaucoup d’argent certes, mais bien loin du compte.
Les sociétés chinoises informées de la participation du président IBK au Forum, avaient recensé tous nos besoins et présenté des projets bien ficelés qui n’avaient qu’un défaut : l’absence de financement. Elles attendaient du gouvernement malien de les financer sur ses propres ressources ou de solliciter le vieil ami chinois.
Tellement banal qu’on ne fera pas l’injure à nos ministres de n’avoir pas pigé le business. La seule personne qui n’a pas compris que tout ça n’était que manifestation d’intention c’est notre président de la République.
Et Quand le chef de l’Etat se trompe, il a ce pouvoir magique d’induire 16 millions de Maliens dans l’erreur. Pour nous, seule la vérité sort de la bouche du président ! Sauf pour ce coup-ci car pour les 5 000 milliards de F CFA (soit deux fois et demi notre budget), il va falloir repasser.
Billet 5 000 milliards
Tiéfing
Source: L’ Aube