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Syrie: Assad n’est pas la solution, selon Paris

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La paix en Syrie ne peut pas se construire avec le président Bachar al-Assad, a estimé vendredi la France, qui tente de reprendre l’initiative sur le dossier syrien en créant un “groupe de contact” aux contours encore flous.

Le président Bachar al-Assad “ne peut pas être la solution en Syrie” et la transition “ne va pas se faire avec lui”, a estimé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la radio privée RTL. “On ne peut pas construire la paix avec Assad”, a-t-il dit, dans des déclarations s’inscrivant dans la ligne traditionnelle de Paris.

Ces propos, que n’auraient pas reniés ses prédécesseurs, interviennent après que le président français Emmanuel Macron eut affirmé peu après son arrivée au pouvoir avoir fait un “aggiornamento” sur la Syrie. En juin, M. Macron avait affirmé qu’il ne voyait pas de “successeur légitime” à Bachar al-Assad, choquant l’opposition syrienne dont Paris était un des principaux soutiens depuis le début de la guerre en 2011.

M. Macron a réaffirmé à maintes reprises que la lutte contre le terrorisme était sa priorité en Syrie, et qu’il ne faisait pas du départ d’Assad un préalable à toute négociation. Ce virage avait en réalité été pris sous la présidence de François Hollande, après les attentats de Paris en 2015, préparés depuis la Syrie.

M. Macron, qui veut faire “revenir la France dans le jeu” et revendique un dialogue “pragmatique” avec la Russie, alliée de Damas, pour avancer sur le dossier syrien, a également annoncé au début de l’été la création d’un nouveau “groupe de contact” pour relancer le processus de paix au point mort.

“La solution, c’est de trouver avec l’ensemble des acteurs un calendrier de transition politique qui permettra d’aboutir à une nouvelle constitution et des élections”, a précisé son chef de la diplomatie sur RTL.

Une feuille de route pour la transition en Syrie a été adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU fin 2015, et c’est sur cette base que des négociations ont été lancées en 2016 à Genève entre le régime et l’opposition syrienne, sans aucune avancée pour le moment.

Depuis l’annonce de son initiative, Paris est resté très évasif sur la composition du groupe de contact, et notamment sur le fait de savoir si l’Iran, soutien majeur du régime syrien, en ferait partie.

“Sans l’Iran, autant aller au cinéma”, résume une source diplomatique. “Mais en même temps, l’Iran est un chiffon rouge pour l’Amérique de Trump”.

Selon une autre source diplomatique, ce groupe de contact s’organiserait en fait autour du “P5” (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) et associerait les puissances régionales dans “plusieurs formats de discussion”.

Depuis 2011, de nombreux groupes, de nombreux formats ont été constitués pour tenter de résoudre le conflit. En 2015, un Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) avait été constitué et pour la première fois il regroupait tous les protagonistes du dossier, dont l’Iran.

Le groupe s’était délité après l’offensive meurtrière du régime et de son allié russe pour reprendre Alep fin 2016.

Le conflit en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés.

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(©AFP / 01 septembre 2017 18h20)

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