Concernant le climat tendu qui prévaut à l’ADEMA, la 2eme force politique du pays, par rapport à la candidature interne du parti, un des animateurs du groupe SOS-ADEMA et celui du Mouvement Pour le Mali (MPM) en la personne de monsieur DAVID SANGARE a accepté de clarifier sa position sur la situation du parti dans un langage sans langue de bois à notre correspondant.
Nous publions ici exactement ses propos :
Badou S Koba : Monsieur David SANGARE en qualité de membre de la commission spécialisée administrative et de contrôle du Comité Exécutif de l’ADEMA-PASJ, membre de l’association SOS-ADEMA et du Mouvement Pour le Mali(MPM), quelle lecture faites-vous de la correspondance N° 211- ADEMA-PASJ 2017 du secrétaire général du comité Exécutif Mr Assarid Ag Imbarcawane adressée aux différents secrétaires généraux des sections ?
David SANGARE : Effectivement, cette correspondance en question qualifie les visites des Associations SOS-ADEMA et MPM dans les différentes sections à savoir Nara, Kolokani, Kangaba, San, et Koutiala, comme étant un travail fractionnel, une indiscipline, toutes choses interdites et que le comité Exécutif condamne. Certains membres du Comité Exécutif nous ont aussi qualifié de voyous, manipulés par d’autres membres du comité Exécutif.
Selon mon constat, cette correspondance n’aura pas d’effet pour deux raisons la première est que le secrétaire général a dans sa correspondance signalé qu’il lui est revenu de constater que l’Association SOS-ADEMA est entrain d’effectuer des visites dans les sections. Il n’a pas à constater à travers sa propre personne, c’est le Comité Exécutif qui doit constater et non lui Assarid en personne. Ce Monsieur se rappelle-t-il encore, des tractations que nous avons mené afin qu’il occupe le poste de secrétaire général du Mali lors du dernier congrès. La deuxième raison est qu’il n’y a jamais eu une réunion du Comité Exécutif sur la question. Dans les textes du parti, le secrétariat Permanent (SP) ne peut pas engager le comité Exécutif, car il est tout juste une instance d’échange pour préparer les réunions du comité Exécutif. Donc nous considérons nul et de nul effet, cette correspondance.
Badou s Koba : quelle est la position du président du parti par rapport à cette correspondance ?
David SANGARE : c’est lui qui a amené ce débat concernant les visites de l’Association SOS-ADEMA et le MPM dans les sections à la dernière réunion de la section de Bougouni, il y a deux semaines. Au cours de cette réunion, Tiemoko SANGARE après huit mois sans tenir de réunion statutaires de la section, trouve une occasion pour nous traiter d’indisciplinés, de voyous et de manipulés, au moment où la section de Bougouni trouve que ces visites sont de belles initiatives et d’ailleurs que l’Association SOS-ADEMA a une bonne analyse de la question de candidature du parti pour 2018. Il a ensuite affirmé devant les militants de Bougouni, que Diouncounda TRAORE n’est pas candidat et ne veut pas être candidat. Moi, je ne dévoilerai rien de compromettant par rapport à cet objectif même s’il a affirmé par la suite, que le parti aura son candidat. Tiemoko affirme également qu’il n’a jamais cru au projet d’IBK. Il dit être prêt à démissionner du gouvernement le jour où l’ADEMA choisira son candidat, pour s’occuper de la campagne à l’élection présidentielle du candidat du parti. Nous reprochons à Tiemoko SANGARE le fait de ne pas tenir sciemment les réunions statutaires du Comité Exécutif du parti. Il veut imposer au niveau du Comité Exécutif son diktat. Nous n’accepterons pas cela, car un tel comportement contribuera à bloquer le fonctionnement normal du parti et surtout la mise en œuvre des résolutions de la 15eme Conférence Nationale du parti, exigeant au Comité Exécutif de prendre les dispositions pour le choix du parti, un an avant la date des élections.
Cette volonté de saboter les décisions du parti a été constatée par des membres de la commission spécialisée administrative et de contrôle. C’est la raison pour laquelle, ils ont mis en garde les membres du Comité Exécutif pour le respect des décisions arrêtées par les instances du parti à travers une lettre de rappel à l’ordre. Je n’ai jamais pensé que les décisions de la 15eme Conférence Nationale du parti, pouvaient être bloquées par les premières responsables du parti dont l’ascension politique est due au parti.
Badou s Koba : quel est le bilan de ces deux Associations ?
David SANGARE : Nous membres de SOS-ADEMA et du MPM avons déjà abattu un travail de titan. Nous avons écrit un manifeste pour toutes les sections le Comité Exécutif, le président et tous les vice-présidents du parti afin de barrer la route à certaines initiatives venant de quelques membres du Comité Exécutif.
L’effet de cette lettre de rappel est en train de se sentir sur le terrain et nous continuons notre travail. Les ¾ des membres du C.E soutiennent nos actions. Plusieurs militants nous ont approchés avec des preuves, comme quoi certains responsables du parti ont les mœurs légères vis-à-vis de nos jeunes filles militantes. Nous détenons les preuves qui pourront être publiées dans la presse les prochains jours. Avec de tel comportement, comment veulent-ils qu’ils soient pris au sérieux ? Aussi, je rappelle qu’en 2008, moi et une équipe de responsables militants ont sillonné plusieurs sections afin que Tiemoko SANGARE occupe le poste de 3 eme vice-président du parti, lors du congrès de 2009. A cette époque notre travail n’a jamais été traité de fractionnel et pourquoi, nous en vouloir maintenant parce qu’on défend l’intérêt du parti ?
Badou s Koba : quel est ton mot de la fin ?
David SANGARE : La politique est un art d’anticipation. C’est pourquoi, nous associations SOS-ADEMA, MPM et la commission spécialisée administrative et de contrôle avons décidé de redresser la barre et ne plus laisser le parti, à la portée du diktat du président et tous les renégats membres du comité Exécutif, hostiles à une candidature interne du parti.
Ils nous trouveront sur leur chemin, si jamais, ils veulent dévier et monnayer les décisions du parti contre un poste quelconque dans le gouvernement. Nous combattrons la pratique ‘’un pied dedans, un pied dehors’’. Je remercie le journal carrefour pour son engagement pour la bonne gouvernance au Mali.
rififi ADEMA rapport 2018
Propos recueillis par Badou s Koba
Source: Le Carréfour