Journalistes mal payés, des quotidiens en manque de financement ; les difficultés de la presse privée malienne sont inquiétantes. Une situation que souligne un rapport publié cette semaine par le Centre malien d’études et de renforcement des capacités d’analyse.
L’étude est catégorique, malgré 150 journaux, la presse malienne rime avec précarité. Abdoulaye Bakayoko responsable au Centre d’études et de renforcement des capacités d’analyse est l’un des auteurs du rapport.
« Plus de 60% des journaux sont très déficitaires, dit-il. A cause des charges, leurs recettes couvrent à peine les frais d’impression. Même quand on ajoute la publicité et le nombre d’exemplaires vendus, cela ne couvre pas les frais d’impression. Donc c’est une situation très précaire. »
Et sur le financement de la presse malienne, le rapport n’est pas plus optimiste : « Nombre de ces modes sont illicites. Je vous donne un exemple : je vous en veux, je ne vous aime pas, je n’aime pas votre opinion ; je paie un journaliste pour qu’il écrive sur vous. »
Dans ces conditions, difficile pour Abdoulaye Bakayoko de parler de presse privée indépendante au Mali : « La majorité des journaux au Mali suivent la ligne éditoriale qui arrange le pouvoir qui est en place. »
Besoin de formation pour des journalistes sous-payés, besoin également de réorganisation d’un secteur vital pour la démocratie, le rapport conclut qu’il reste du chemin à parcourir.
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Source: RFI