L’appel de « Africa Kibaru » est sans appel : une grande vague d’arrestation va être lancée pour tenter de soigner l’image du président IBK après l’échec de la révision constitutionnelle. Mais les dossiers impliquant ses proches, jugés sensibles, sont écartés.
La récente contestation sociale des partis politiques et de la société civile contre la révision constitutionnelle a fortement terni l’image du président IBK. À moins d’un an des élections présidentielles, le pouvoir va lancer une vaste opération de lutte contre la corruption sauf que sur 23 dossiers répertoriés, 9 jugés sensibles et touchant les proches du président sont écartés.
En préparation de cette campagne de lutte contre la corruption, explique « Africa Kibaru », une réunion a eu lieu au ministère de la justice en présence du procureur général, du procureur de la commune 3, du chef de cabinet du ministère de la justice, d’un représentant de la primature, d’un conseiller de la présidence et d’un représentant de la sécurité d’État. Un choix des dossiers à traiter avant les élections de 2018 a été fait et parmi les 23 dossiers transmis par le vérificateur général, 6 affaires dans lesquelles sont impliqués les barrons du régime, la famille présidentielle ou ses proches sont jugés ultra sensibles et écartés. Il s’agit, selon le blog, des dossiers du marché d’équipements militaires, de l’achat de l’avion présidentiel ; du dossier des hydrocarbures, des tracteurs agricoles et de l’engrais « frelaté ».
Dans ces dossiers écartés, selon « Africa Kibaru », il faut rappeler le nom de Mme Bouaré Fily Sissoko ( ancienne ministre des Finances et actuelle Commissaire du Mali à l’UEMOA, impliquée dans le dossier de l’achat du jet présidentiel) ; Mamadou Camara ( ancien ministre de la Communication et conseiller du président, impliqué dans le même dossier de l’avion) ; Moustapha Ben Barka ( ex-ministre Délégué de la Promotion des Investissements et de l’Initiative Privée et actuel Secrétaire général adjoint de la Présidence de la république impliqué dans l’achat de l’avion présidentielle) ; le Dr Bocary Tréta (un baron du RPM, ancien ministre du Développement Rural et actuel PCA de la BMS impliqué dans les dossiers de l’engrais frelatés et des 1000 tracteurs agricoles ) ; Karim Keita ( fils du président IBK, président de la commission défense de l’Assemblée Nationale cité dans le dossier d’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires) ; Boubèye Maïga (ancien ministre de la Défense et actuel Secrétaire général de la Présidence cité dans le scandale du marché d’achat d’équipements militaires).
Plusieurs milliards de francs CFA ont disparu dans ces affaires, classées sans suite, et les auteurs jouissent toujours d’une impunité totale. Mais pour les décideurs, si on touche aux dossiers dits sensibles, l’image du régime serait définitivement anéantie.
Par contre à moins d’un an des élections présidentielles, pour saper les apparences, faire un grand tapage médiatique et montrer la volonté du Président de la république de lutter contre la corruption, 14 dossiers vont être ouverts dans les prochains jours.
Parmi ces affaires figurent les dossiers du Trésor Public ; de l’Office du Niger ; des Impôts ; de la Douane ; de la CMDT ; de l’OPAM ; de l’ambassade du Mali en Afrique du Sud ; les Hôpitaux du Point G et du Gabriel Touré. À ceux-ci s’ajoutent, les dossiers de l’éclairage de la Mairie du district de Bamako ; la gestion des mairies de Ségou et de Sikasso. Les personnes impliquées dans ces différentes affaires seront sacrifiées pour donner au chef de l’État une image de justicier dans la lutte contre la corruption.
Ces dossiers seront soumis au pouvoir pour avis avant d’être transmis au pôle économique qui mènera une grande enquête suivie d’une grande vague d’arrestation pour faire du boucan.
Depuis l’arrivée du président IBK, les maigres ressources de l’État ont été saccagées par des scandales successifs. Traiter certains dossiers et en écarter d’autres dits sensibles seraient complètement partial et finalement c’est le contribuable malien qui sera le dindon de la farce.
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Délinquance Financière : IBK protège les siens!
Lors de son accession à la magistrature suprême, en septembre 2013, IBK avait fait croire que la lutte contre l’impunité, le copinage et l’affairisme sera l’une de ses priorités. Mais, aujourd’hui, au sein de son gouvernement et de son entourage, on dénombre des corrompus et des corrupteurs. On parle déjà d’une moralisation à deux visages dans un régime qui se veut exemplaire et celui du « Mali d’abord ».
Selon les propos que tient régulièrement le président de la République, son régime ne collaborera pas avec des hommes douteux. Mais, le constat aujourd’hui est amer. Et pourtant, on parle des ministres en fonction et des ex-ministres tous impliqués dans des dossiers accablants. Et ce sont ceux-là qu’IBK a eu à faire confiance pour s’occuper des affaires publiques. Il va même jusqu’à nommer des proches-parents et des repris de justice à la tête de certains services publics. Des nominations qui continuent de susciter la polémique. Au total, plus d’une dizaine de personnes, encore présumées coupables ou dont la culpabilisation est déjà établie, se retrouvent aux affaires. Le Chef de l’État est bien au courant. Une croix est ainsi mise sur la moralisation de la vie publique au Mali. C’est vrai qu’il peut y avoir des procès par erreur. Mais, ce qui retient l’attention des populations c’est la bataille enclenchée par le premier magistrat du pays contre les maux qui gangrènent la société. Une bataille qui, aujourd’hui, ne vise que ceux qui ne parlent pas le même langage que son gouvernement. La détention en 2015 à Bollé de la Directrice régionale des domaines de Koulikoro, Mme Ilan Niang, en est l’illustration parfaite.
Dans un autre registre, on note également une autre complicité. Il s’agit des personnes épinglées dans les Rapports de la Cour Suprême et du Bureau du Vérificateur Général. De nombreux militants du parti au pouvoir et de la mouvance présidentielle sont accusés de mauvaise gestion et de détournements des deniers publics, dans des affaires financières, matérielles ou autres et doivent répondre de leurs forfaits. Les mis en débet n’ont encore versé un copeck des sommes détournées jusqu’à ce jour. Au contraire, nombre d’entre eux bénéficient des promotions exceptionnelles dans l’administration publique. Comme ce fut les cas de l’ex-ministre, Moustapha Ben Barka, bombardé secrétaire général adjoint de la présidence ou de Soumeylou Boubeye Maiga Secretaire Général de la présidence. Tout se passe comme dans les vieux temps. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas composer avec le régime de la « famille d’abord ». Ils seront poursuivis dans tous les sens. Ce ne sont pas les ex-directeurs de l’APEJ (Modibo Kadjogué, Sina Damba, Issa Tièman Diarra) et autres victimes des affres du régime d’IBK qui diront le contraire. La chasse aux sorcières se poursuit contre les hommes d’affaires et les opérateurs économiques qui ne sont pas prêts à faire l’éloge du locataire du palais de Koulouba et de son gouvernement. Les adeptes du «Mali d’abord» devenu la «famille d’abord » peuvent continuer par piller le pays, par faire du désordre ou en encore par violer les lois de la République en toute impunité. Et cela sous la bénédiction de la Famille Bourama et Intimes (FBI). Car, le promoteur du «Mali d’abord» est encore là. Et pour combien de temps?
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Cyrile Coulibaly
Source: Le Nouveau Réveil