En dépit des nombreux critères à remplir pour être candidat aux élections présidentielles, il est fort à parier qu’il y aura au moins une dizaine de candidatures dont les plus sérieuses seraient celles d’IBK, de Soumaila Cissé, de Dioncounda Traoré. A celles-ci, il faudrait ajouter d’autres candidatures comme celles des anciens Premiers ministres Modibo Sidibé, Zoumana Sacko et Moussa Mara, de Oumar Mariko, de Aliou Badra Diallo, PDG de Wassoul’Or, Ousseyni Amion Guindo et de Tiébilé Dramé. Parmi ces dix probables candidats, six sont de l’Opposition et quatre de la Majorité, ce qui n’augurerait pas d’un second tour facile pour le président sortant. Voici les cinq facteurs d’une défaite annoncée d’IBK :
Le premier facteur : le bilan
La gestion du régime IBK est jugée catastrophique par le commun des maliens. A en juger par le cri de colère et surtout par la misère ambiante, la majorité de ceux qui ont voté pour lui semble déçue. Ce bilan ne plaidant pas en faveur d’IBK, il est à parier qu’en 2018 les électeurs se mobiliseront pour le sanctionner dans les urnes.
Le deuxième facteur : la dissension au sein de la majorité
Le deuxième grand parti de la Majorité est sans conteste l’ADEMA. Une candidature au sein de ce parti serait synonyme de rupture avec IBK. Or, ce scénario est fort probable ; non seulement elle permettra à l’Adema de se faire bonne conscience, mais aussi et surtout, il découle de la volonté de la majorité des militants de ce parti. Au cas où son candidat échouerait au premier tour, une éventuelle consigne de vote en faveur d’IBK ne serait jamais suivie systématiquement par la base. Ce serait le même scénario avec Yéléma de Moussa Mara qui, d’ailleurs, donnerait difficilement une consigne de vote en faveur d’IBK, étant entendu qu’il se battra pour une alternance en 2018. Ousseyni Amion Guindo regarderait également la direction du vent, avant de se décider.
La troisième facteur : la démotivation des militants du RPM
Il n’est un secret pour personne qu’au sein du RPM, il y a une crise latente, consécutive à la nomination d’Abdoulaye Idrissa Maiga comme Premier ministre, au détriment de Bocari Tréta. La guerre des clans ne s’est jamais autant ravivée au sein des tisserands qu’après la nomination de l’actuel PM. M. Tréta et ses partisans mouilleront difficilement le maillot pour un second mandat d’IBK.
Le quatrième facteur : le très fort désir pour l’alternance
Le mot d’ordre en 2018 pourrait être : « Tout Sauf IBK ». Les partis politiques de l’Opposition, les associations et mouvements des jeunes de la société civile, et même certains partis de la majorité, en dépit de leur caractère hétéroclite, ne verraient nullement d’un mauvais œil la mise en place d’un mouvement à l’image de « An Tè A Bana » pour soutenir n’importe quel candidat opposé à IBK au second tour. Sa marge de manœuvre sera à ce moment-là très réduite.
Le cinquième facteur : le contexte international défavorable
Au regard du bilan de son mandat, les soutiens extérieurs du Président IBK, en tête desquels la France de Macron, ne croient plus en sa capacité de trouver des solutions aux crises majeures que vit ,ontpar conséquent ils préfèrent son pays et, par conséquent, ils préfèreront jeter leur dévolu sur un autre candidat. Qui, mieux qu’IBK, connait l’importance du soutien de la France ? Alors en perdant celui-là, il aura les deux ailes bridées.
S’il lui reste encore dix mois, il semblerait très difficile pour IBK de renverser la tendance de par sa volonté ou les faits extérieurs.
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Youssouf Sissoko
Source: Inf@Sept