Alassane Ouattara renonce à la présidence du Rassemblement des Républicains (RDR). C’est Henriette Dagri Diabaté, une des figures du mouvement, qui a été désignée présidente du RDR à sa place. Lors de ce troisième Congrès qui s’est achevé ce dimanche 10 septembre, auquel Guillaume Soro n’a pas participé, Alassane Ouattara a insisté sur l’alliance avec le PDCI d’Henri Konan Bédié en vue de l’élection présidentielle de 2010.
Le troisième congrès ordinaire du RDR à Abidjan s’est achevé ce dimanche 10 septembre. La réunion des adhérents, militants et cadres du Rassemblement Des Républicains a débouché sur la désignation d’Henriette Dagri Diabaté comme nouvelle présidente du parti sur proposition du président Ouattara qui s’était vu proposer le poste, mais l’a décliné.
Le président Ouattara, devenu président d’honneur du parti, lors de son discours de clôture a égrené les nominations des nouveaux cadres du parti. Des cadres qui devront, dit-il, aller à l’écoute de la base et vers un parti unique, le RHDP, avec son allié le PDCI d’Henri Konan Bédié pour l’élection présidentielle de 2020.
En Côte d’Ivoire, on appelle cela dribler son partenaire : alors que le congrès propose la désignation d’Alassane Ouattara comme président du parti RDR celui-ci remercie, décline et propose. « La décision que j’ai prise est de vous proposer en qualité de président du RDR madame le professeur Henriette Dagri Diabaté ».
Agée de 82 ans, Henriette Diabaté, grande chancelière de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, membre éminent du parti RDR remercie à son tour : « C’est un immense honneur que j’accepte avec humilité. Je voulais vous exprimer notre reconnaissance et notre profonde gratitude pour cette grande marque de confiance ».
Alassane Ouattara ne sera effectivement pas trop loin, il devrait occuper le poste président d’honneur du parti. Une direction du RDR qui se féminise et rajeunit avec également les désignations de Kandia Camara comme secrétaire générale et Anne Ouloto comme secrétaire générale adjointe, Amadou Gon Coulibaly, premier vice-président, Mamadou Touré troisième secrétaire général.
« C’est une équipe composite autour d’une femme de valeur, madame Diabaté. Les militants ont besoin de nous autres, cadres, une certaine proximité. Ils seront entendus », a déclaré Mamadou Touré.
Le troisième congrès est terminé. Les militants retournent dans leurs circonscriptions, en attendant de voir si comme le président Alassane Ouattara l’a demandé, les cadres de ce parti sauront à nouveau écouter la base.
■ Portrait de la nouvelle patronne du RDR
Henriette Diabaté, c’est un peu la mère courage du RDR : une figure de proue du combat politique mené par les leaders du Rassemblement des républicains à une époque où ceux-ci n’étaient pas au pouvoir. En 1999, Henriette Diabaté est envoyée en prison à la Maca, seule au milieu des droits communs quand ses compagnons d’infortune eux sont ensemble dans la même cellule. A l’époque, le président de la République n’est pas encore le « grand frère » que l’on loue aujourd’hui dans les meetings du RDR, mais le président Henri Konan Bédié qui n’apprécie guère les manifs des opposants de ce parti sécessionniste.
Plus tard, cette femme cultivée et au caractère bien trempé entamera une grève de la faim, sous Robert Guéï pour gagner le droit de rejoindre en France, son mari malade Lamine Diabaté. En 2000, elle se présente aux législatives à Port-Bouët avec comme colistier un certain Guillaume Soro. Ensuite, elle sera successivement ministre de la Culture puis de la Justice. Cette figure tutélaire inspire le respect de ces cadets du haut de ses 82 ans. Un âge où beaucoup songent plus à une retraite bien méritée qu’à reprendre le flambeau d’un parti qui connait certaines turbulences. Mais si la patronne du RDR a besoin de soutien et de forces vives pour l’épauler. Le vice-président Gon Coulibaly et les deux amazones du RDR Kandia Camara et Anne Ouloto devraient pouvoir épauler la « Tantie » Diabaté dans sa tâche.
Côte d’Ivoire Alassane Ouattara renonce présidence RDR
Source: RFI