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Irak: offensive sur Hawija, l’EI acculé dans tous ses fiefs

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Les forces irakiennes ont lancé jeudi une offensive sur Hawija, pour éradiquer l’un des deux derniers bastions tenu par le groupe État islamique (EI), désormais acculé dans tous ses fiefs en Irak et en Syrie.

Trois ans après l’offensive éclair qui avait permis aux jihadistes de s’emparer d’un tiers de l’Irak et près de la moitié de la Syrie, leur territoire qui fut aussi grand que l’Italie se réduit comme peau de chagrin.

Leur “califat” proclamé en 2014 s’écroule face aux offensives de leurs adversaires soutenus par les Etats-Unis ou par la Russie.

La région de Hawija (230 km au nord-est de Bagdad), peuplée dans son écrasante majorité d’Arabes sunnites, avait été la première avec celle de Mossoul (nord) à tomber aux mains de l’EI en juin 2014.

“Nous annonçons le lancement de la première étape de la libération de Hawija, conformément à notre engagement envers notre peuple de libérer l’ensemble du territoire irakien et de le purger des gangs terroristes de +Daech+ (acronyme en arabe de l’EI)”, a annoncé dans un communiqué le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi.

Il a salué les forces de sécurité “qui livrent plusieurs batailles de libération en même temps et remportent victoire sur victoire”.

En matinée, de violents bombardements à l’artillerie étaient entendus et l’armée se dirigeait vers la localité d’Ach-Charqat, au nord-ouest de Hawija, selon un journaliste de l’AFP sur place.

“Daech perd du terrain (…) Bientôt il n’aura plus de sanctuaire en Irak”, a affirmé jeudi le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon, lors d’une conférence de presse à Bagdad.

“La coalition assure qu’elle se tient aux côtés de ses frères irakiens dans la bataille”, a-t-il ajouté.

Le général Yahya Rassoul, porte-parole du Commandement conjoint des opérations (regroupant armée, police et forces paramilitaires), a indiqué aux journalistes que “la première étape l’offensive consistait à s’emparer d’Ach-Charqat”.

Selon Jason Kajer, directeur par intérim pour l’Irak de l’ONG International Rescue Committee, “il y a encore 85.000 civils, dont 40.000 enfants à Hawija et ses environs”.

“Ils connaissent des moments terrifiants, car ils craignent d’être pris dans la bataille ou d’être la cible d’un raid aérien”, a-t-il dit dans un communiqué. “Ceux qui ont décidé de fuir risquent d’être la cible des tireurs embusqués de l’EI ou d’être tués par une mine”.

– Raqa ‘touche à sa fin

Le 10 juillet, après une bataille particulièrement meurtrière de neuf mois, les forces irakiennes appuyées par les avions de la coalition internationale antijihadistes ont réussi à chasser l’EI de leur principal fief de Mossoul.

Elles avaient auparavant repris Tikrit (mars 2015), Ramadi (février 2016) et Fallouja (juin 2016) aux jihadistes.

Le 19 septembre, elles ont lancé une offensive dans la vaste province occidentale d’Al-Anbar. L’objectif est de reprendre Anna, puis Rawa et enfin Al-Qaïm, dernière localité avant la frontière et la province syrienne de Deir Ezzor.

Le gouvernement fédéral à Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien se disputent depuis des années la province pétrolière de Kirkouk, où se trouve Hawija.

La bataille pour la reconquête de cette ville de plus de 70.000 habitants intervient à l’approche du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, auquel la province de Kirkouk a décidé de participer, contre l’avis de Bagdad qui juge ce vote inconstitutionnel.

Les forces américaines qui ont envahi le pays en 2003 avaient surnommé la région de Hawija le “Kandahar d’Irak”, en allusion au fief historique des talibans en Afghanistan, en raison du nombre d’attentats contre leurs soldats.

Elle a été un bastion antigouvernemental et, en avril 2013, les autorités y avaient abattu des dizaines de manifestants sunnites.

En Syrie, l’EI est également en grande difficulté dans sa “capitale” Raqa (nord), où elle est assiégée depuis près de trois mois par les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington.

Les FDS ont affirmé mercredi être “dans les dernières étapes” de la bataille de Raqa, qui “touche à sa fin”.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, l’EI ne contrôle plus que 10% de cette ville.

L’organisation jihadiste est également confrontée à une offensive distincte des FDS dans la province de Deir Ezzor (est) frontalière de l’Irak, où les forces du régime de Damas sont également engagées.

En dehors de ses bastions, l’EI contrôle encore quelques poches dans le centre de la Syrie, notamment dans la province de Hama ou dans le désert de Homs, théâtres d’offensives du régime.

Les jihadistes sont également présents, en nombre restreint, dans le camp palestinien de Yarmouk, un quartier de la périphérie sud de Damas, tandis qu’un groupuscule ayant fait allégeance à l’EI se maintient dans le sud du pays.

Irak offensive Hawija, l’EI acculé tous fiefs

(©AFP / 21 septembre 2017 13h47)

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