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An IV : Le bilan d’IBK au crible d’un expert

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Dans une interview exclusive accordée la semaine dernière à nos confrères de This Is Africa, le correspondant d’AFP et de RFI porte un jugement sur la situation au Mali. « Je ne suis pas du tout pessimiste. Ce qui arrive au Mali peut arriver à n’importe quel autre pays de la sous-région. Ce qui arrive au Mali, est arrivé ailleurs, l’important est d’être décidé à s’en sortir. Quand on parle de gouvernance aujourd’hui, il y a beaucoup de critiques, même au sein de ce qu’on appelle la majorité. Il y a beaucoup de critiques car on pensait que par un coup de baguette magique, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) de 2013 serait le IBK de 1994, quand il était premier ministre, et savait taper le poing sur la table, montrait l’autorité de l’Etat. Donc c’était une erreur car 2013, ce n’est pas 1994. C’était pour lui aussi  un slogan de campagne, mais ensuite, il a affirmé ou a laissé clairement entendre que la situation a changé », explique Serge Daniel.

Mais, le journaliste et écrivain auteur de plusieurs livres dont « Les mafias du Mali: trafics et terrorisme au Sahel », publié en 2014, estime que le président IBK «  a sous-estimé le rapport de la réalité des forces sur le terrain. Ce qu’on doit lui reprocher, le carton jaune qu’on doit lui montrer, c’est qu’au fur et à mesure, avec ces difficultés rencontrés, il ne s’est pas exprimé là-dessus, et que dès le départ il pouvait dire, attention, on a sous-estimé la situation, ce n’est pas ce qu’on pensait. Le peuple a pensé qu’il pouvait régler les problèmes avec une baguette magique ».

Le Franco-béninois rappelle que « l’histoire du Mali est un parcours jonché de petits drames, mais également de grand bonheur. Il faut qu’il y ait le Bing Bang et cela, si le Mali prend ses responsabilités et, de manière claire, décide d’avancer ».

« Je ne parlerai pas d’un bilan du tout négatif, car il y a quand même ce qu’on ne prend pas en compte dans l’indice de développement humain, c’est le bonheur de vivre des gens. On a ce bonheur de vivre au Mali qu’on n’a pas ailleurs, on a ce bonheur de vivre quand on va dans les villages, dans les maisons, on a de l’espoir. Mais il faut enfin pouvoir décoller et il y’a un minimum qui n’as pas été établi : l’administration. IBK, si j’étais devant un jury, le carton jaune que j’allais lui sortir c’est par exemple les réformes de l’Etat car moi j’étais persuadé qu’avec son autorité, on aurait pu réformer l’Etat malien car, par rapport à l’utilisation des biens publics ,les véhicules de l’Etat qui circulent les week-end, qui vont dans les champs, je pense que le minimum avec lui  aurait pu rétablir l’ordre, et ça n’as pas été le cas, il va falloir qu’il l’explique. Donc c’est une démocratie apaisée qu’il faut », conclut-il.

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MD

Source: L’Indicateur du Renouveau 

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