Lors de la présidentielle de 2013, la politique s’est confortablement installée dans les mosquées et autres lieux de culte. Ici et là, des religieux avaient manifestement choisi de sortir de leur neutralité et de soutenir ouvertement le candidat IBK qui leur promettait ciel et terre. On connait la suite…
Aujourd’hui, le monde du football malien, au sortir d’une grave crise, a les yeux rivés sur les prochaines élections de la Fédération malienne de football. Au terme de ces élections (prévues le 8 octobre 2017), une nouvelle équipe dirigeante sera mise en place. Elle aura la lourde tâche de remettre le foot malien sur une voie nouvelle. Les enjeux sont colossaux et les intérêts dépassent largement le seul cadre du ballon rond. En effet, le football ne dégage pas que des passions, il génère aussi et surtout de gros paquets d’argent. D’où tout l’intérêt qu’il suscite aux yeux de certains acteurs qui ont pour seule ambition de venir, comme en politique, autour de la table. En somme, ils viennent se servir et non pour servir…
Pour ce qui concerne ces élections à la FEMAFOOT, deux listes (en l’occurrence celle de Mamoutou Touré dit Bavieux et celle de Salaha Baby) ont été retenues au terme d’une sélection. Depuis quelques semaines, les deux camps mouillent le maillot dans une intense campagne à travers le pays, sauf à… Kidal.
Cependant, force est de constater que les acteurs des deux camps ont souvent choisi de quitter carrément le terrain sportif pour emprunter celui religieux. En effet, à Bamako et dans les régions, Bavieux et Baby ont déclenché une offensive à outrance vers les mosquées et autres vestibules de notabilités, comme si ces lieux étaient subitement devenus des « surfaces de réparation » à occuper à tout prix. Jamais dans l’histoire de notre football, on a vu des candidats envahir autant le champ religieux dans l’espoir de se faire élire.
Il est vrai que la présidentielle de 2013 a donné des idées à certains. Elle a été fortement marquée par l’implication partisane de marabouts et de religieux qui jouent sur tous les fronts. Mais, ceux qui veulent assumer de hautes responsabilités au niveau de nos instances sportives doivent-ils endosser le « maillot » de la religion ? La réponse est NON. En le faisant, il y a lieu de se poser beaucoup d’interrogations sur l’avenir du football malien avec cette ingérence de personnes qui n’ont aucune notion des règles sportives. Hélas ! Trois fois Hélas.
Focus Foot religion
C H Sylla
Source: L’ Aube