Confronté à une guerre qu’elle n’a jamais voulue, la République du Mali est obligée d’acheter des armes pour se défendre et se protéger.
A l’occasion de la célébration du 57è anniversaire du Mali indépendant, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a annoncé l’acquisition de matériel de guerre pour l’armée nationale. Une annonce qui contraste avec la situation précaire des milliers de Maliens qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Nul doute, le président « IBK » aurait souhaité annoncer à son peuple, la construction de centaines d’hôpitaux et de classe, de routes, d’industries etc. Mais, la guerre qui a été imposée au Mali, l’oblige à partager ses ressources.
C’est depuis 2012, qu’une rébellion armée touareg, déchire le nord du pays. Cette question touareg est très récurrente. Le président Modibo Kéita, au lendemain de l’annonce de l’indépendance du Mali, était confronté à une rébellion touareg au nord du pays. Nous savons également que les présidents Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, ont eu à faire, chacun, à cette rébellion. Celle de 2012 semble avoir comme objectif de maintenir davantage dans l’assujettissement le Mali « indépendant » et il est difficile de ne pas croire à une action préméditée dans ce sens. Qui en serait l’auteur de cette action et qui tirerait les ficelles dans l’ombre ?
La France devant qui le président Modibo Kéita avait proclamée l’indépendance du Mali tout en chassant sur le territoire national les soldats français, semble être cet auteur désigné. Si le terrorisme est un fléau mondial aujourd’hui, tout indique que les puissances dominatrices se servent de lui pour asseoir et maintenir leur contrôle sur les « petites nations ». La rébellion au nord du Mali est arrivée avec dans ses bagages les groupes terroristes. Il se trouve que cette même rébellion est entretenue et soutenue par la France au nom d’une soi-disant défense de « minorité » si chère à l’ONU.
Sous le mandat de François Hollande, l’ex président Français, la France a vu ses livraisons d’armements augmenter de près de 45%, à 8,3 milliards d’euros en 2016, selon une étude du ministère de la défense. Nous sommes déjà en pleine guerre au Sahel où la France est très active. La France pyromane, la France sapeur-pompier. L’industrie des armements est passée par là. Une performance qu’un journal salue par ses écrits : « Voici au moins un point sur lequel le bilan de François Hollande est incontestable. Entre son arrivée à l’Elysée en 2012 et son départ en 2017, l’ex-président de la République a, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, spectaculairement relancé les ventes d’armements français. On connaissait déjà les chiffres de prises de commandes, traditionnellement publiés par la DGA chaque année: selon cet indicateur, les ventes d’armes sont passées de 4,8 milliards d’euros en 2012 à 6,8 milliards en 2013, puis 8,2 milliards en 2014, 16,9 milliards en 2015, et 20 milliards d’euros environ en 2016… ».
Parmi les clients de la France, figure l’Afrique qui représente, à elle seule, 22% des exportations françaises en termes d’armements militaires derrière l’union Européenne (23%) et l’Asie (22%).
En 2017, la France est devenue le troisième exportateur d’armement, derrière les Etats-Unis et la Russie, selon le cabinet IHS. Cela ne représente pas une bonne chose pour le continent africain et surtout des Etats sous dominance française. Nous voulons surtout parler des pays du Sahel, lieu devenu, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le sanctuaire du terrorisme. C’est dans cette zone que la France étale sa souveraineté par sa lutte contre le terrorisme. On est tenté de dire que le bras qui désarme est le même qui arme.
Depuis 2012 à nos jours, la Force française Barkhane opère dans la région sous mandat onusien qui lui laisse carte blanche dans la lutte contre le terrorisme. Du coup, un pays comme le Mali se voit retirer le contrôle d’une partie de son territoire où sévit pourtant le terrorisme : la région de Kidal. Jamais les rebelles et les groupes terroristes dans cette région n’ont été autant mieux armés. C’est à l’armement lourd que ces groupes armés attaquent les positions maliennes et celles de ses voisins à tel point que l’on se pose la question : Mais qui arme ces groupes terroristes ? D’où sortent-ils leurs armes ?
Face à la menace, des pays comme le Mali, au lieu d’investir dans le développement, sont obligés d’acheter des armes. Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le président « IBK » qui avait annoncé durant sa campagne son ambition de relancer l’économie de son pays, et créer davantage de richesses pour les Maliens, est obligé de revoir sa copie. Objectif n°1 : renforcer la capacité opérationnelle de l’armée nationale. Cela passe par un investissement pour la formation, pour l’achat des armes etc.
Mais que l’on retienne ceci : tant que les pays africains continueront d’acheter des armes, les guerres ne finiront pas et tant qu’il y a la guerre, les pays européens frotteront la main.
Vie nation Hélas Mali obligé investir armement plutôt développement
Tièmoko Traoré
Source: Le Pouce