Le 2 octobre dernier, plusieurs dizaines de femmes hostiles à la force française Barkhane ont manifesté à Kidal, pour demander son départ. A l’origine de l’ire de ces croquantes d’un jour, une opération anti-terroriste musclée menée par les soldats français dans la ville rebelle du Nord du Mali, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre derniers, et qui a abouti à l’arrestation d’une demi-douzaine de personnes dont un richissime homme d’affaires qui a aussi la sulfureuse « réputation de faire des trafics en tous genres, migrants, drogues, armes », selon certaines sources.
A en croire une source du ministère malien de la défense, l’opération qui aurait aussi abouti à la saisie d’armes et de munitions, aurait été « menée sur la base d’informations très solides reçues par le centre de commandement Barkhane de N’Djamena » au Tchad.
En attendant d’en savoir davantage, la question que l’on pourrait se poser est de savoir ce que cache cette sortie de ces femmes de Kidal. Est-ce un mouvement spontané ou a-t-il été suscité ? Quoi qu’il en soit, au regard de leur position maximaliste par rapport à une opération coup de poing censée être de salubrité publique, l’on est porté à croire que leur conduite est dictée par le fait que Barkhane dérange dans cette partie du Mali. Et elle semble déranger jusqu’au cœur de la ville frondeuse du septentrion malien où certains se croyaient peut-être intouchables.
C’est pourquoi l’on est porté à croire que cette manifestation de femmes cache peut-être un jeu d’intérêts colossaux de personnes qui ont sans doute intérêt à ce que la force française se retire pour leur laisser le champ libre. Autrement, l’on ne comprend pas l’attitude de ces populations qui, au lieu de collaborer avec les forces coalisées dans la lutte contre les terroristes, donnent plutôt le sentiment de défendre la cause de ces derniers si ce n’est pas qu’elles en sont tout simplement complices.
C’est pourquoi cette manifestation de femmes à Kidal, contre cette force censée travailler aussi à leur sécurité au point de demander son départ, paraît pour le moins suspecte. D’autant plus qu’en reprochant à la force française sa méthode musclée de travail, ces manifestantes ont tendance à oublier que les terroristes ne sont pas des enfants de chœur que l’on peut interpeller comme de simples bandits.
Barkhane envoie un message fort en termes d’engagement dans la lutte contre le terrorisme
Toutefois, à la lumière de ces événements, il est heureux de voir que la force française semble décidée à mener à bien sa mission de lutte contre le terrorisme au Sahel. Et ceux de Kidal ou d’ailleurs qui étaient quelque peu portés à croire que la ville symbole du septentrion malien serait peu ou prou épargnée, peuvent à présent se convaincre que la force française ne compte pas se laisser dicter des zones rouges dans l’accomplissement de sa mission dans cette partie de la planète.
Et en menant une telle opération en plein cœur de la ville rebelle, Barkhane envoie un message fort en termes d’engagement total dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Cela est heureux pour tous les pays de la sous-région qui souffrent des attaques répétées de ces marchands de la mort qui sont en passe de mettre la région sous coupe réglée, avec les conséquences que l’on sait sur des économies déjà sous perfusion.
En tout état de cause, la sortie de ces femmes contre la force française, vient une fois de plus rappeler toute la délicatesse de la question de Kidal, cette citadelle à l’allure inexpugnable et qui semble mettre un point d’honneur à rester en dehors de la république. Mais au-delà du Mali, tant que l’action de Barkhane reste dirigée contre des terroristes, elle ne peut être que salutaire pour tous les pays de la sous-région.
Kidal Quand Barkhane dérange
Source: lepays.bf