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Assassinat de Cabral : L’AMS-UNEEM exige la vérité

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Selon un frère d’Abdoul Karim Camara dit Cabral, de source européenne, en 1980 le corps du leader estudiantin a été transporté au Nord à bord d’un hélicoptère. C’est le contraire de la version officielle fournie il y a plus de 25 ans. S’adressant hier à la Commission vérité, justice et réconciliation(CVJR), les camarades de la victime demandent que la vérité soit dite enfin sur l’assassinat de leur camarade.

Ainsi, les militants de l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali(AMS-UNEEM) étaient face à la presse le 5 octobre 2017 à la Pyramide du souvenir pour évoquer leur soif de justice. En 1990, les autorités avaient montré une tombe présumée être le lieu où repose l’ancien leader estudiantin.

Mais les camarades et la famille de la victime ont estimé que c’est une fausse piste battue en brèche par beaucoup d’éléments. Et un camarade de rappeler qu’à la même date, alors que les élèves et étudiants cherchaient le corps de leur leader, une fille du Lycée des jeunes filles a rapporté qu’un corps a été amené au Nord.

Hélas, les camarades de la victime n’avaient pas été attentifs à cette allégation qui aurait pu les aider à l’époque. La thèse du Nord est également corroborée par le témoignage du député Kaourou Doucouré, un camarade des militants de l’AMS-UNEEM, qui a affirmé que Cabral serait enterré à Djebok au Nord du pays.

La CVJR représente une occasion rare pour poser le problème des abus dont l’école a été victime sous Moussa Traoré. «De 1980 à nos jours, jusqu’ici personne ne nous a dit comment Cabral est mort, où il a été enterré. La vérité aurait dû être établie par le mouvement démocratique, mais rien n’a été fait », a déploré Harouna Barry, un des membres de l’association.

Ecrasé par un char

Victimes d’une répression sanglante faite de tortures et de menaces entre 1980 et 1982, les membres de l’AMS-UNEEM ne veulent pas rater l’occasion. «Peut-on parler de justice et de réconciliation au Mali sans l’AMS-UNEEM ? Sans réconciliation, il n’y a pas de développement », a laissé entendre Oumar Maïga, le secrétaire général de l’AMS-UNEEM, rappelant quelques noms de leurs camarades assassinés sous le régime du général Moussa Traoré.

Entre autres disparus, les noms suivants ont circulé sur les lèvres : Cheick Oumar Tangara, Noumoukè Bagayogo, Sory Ibrahim Tiocary, Hamidou Konaté. Les membres de l’AMS-UNEEM se rappellent encore comment à Zegoua, dans la région de Sikasso, leur camarade Chaka Traoré a été écrasé par un char. Parmi les méthodes de torture, il y avait des courses forcées pour faire baver les victimes, mais les tortionnaires versaient aussi de l’eau chaude sur ceux qui avaient la malchance de tomber entre leurs mains.

Les survivants savent que c’est en faisant courir Cabral de force que ce dernier est décédé. Pourtant, il avait fourni les documents attestant qu’il était cardiaque. Ce que ses camarades et sa famille veulent, c’est qu’on leur dise où est enterré Cabral pour faire le deuil. « Les mamans sont partis, les grands frères sont partis sans faire le deuil. Nous, la famille de Cabral, nous avons pardonné mais il faut qu’on nous dise la vérité », a affirmé au bord des larmes Bassirou Camara, un des frères de Cabral.

En présence d’une forte délégation de la famille de Cabral, les membres de l’AMS-UNEEM ont lancé un appel à leurs camarades pour qu’ils se fassent recenser au plus tard le 30 octobre. Au plus tard le 30 novembre, ils doivent s’adresser au siège de la Pyramide du souvenir à Bamako où un conseil est mis à leur disposition pour mieux formuler leur déposition.

Assassinat Cabral AMS-UNEEM exige vérité

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain 

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