Le Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga dit le Héron de Temera, joue avec le feu. Depuis son arrivée à la primature en provenance du ministère de la Défense, il a une drôle de manière d’éteindre les feux. Toutes les crises qu’il a gérées sont demeurées entières. La plus emblématique demeurant celle du football avec sa commission de crise qui n’a pu trouver une solution à la crise du ballon rond.
Les membres du gouvernement choisis pour gérer cette affaire sont devenus des parties de la crise que traverse le football malien. Les différentes grèves, celle des syndicats de la santé ou celle des enseignants, ressemblent toutes à des braises sous la cendre.
La formule-panacée du PM -qui ne prospère jamais-, une commission pour gérer les crises, refait encore surface. Cette fois avec le payement de la dette intérieure, une affaire qui est en cours de gestion au ministère de l’Economie et des Finances.
En effet, la semaine passée, le héron de Temera a reçu une délégation des fournisseurs. À cette rencontre, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, n’a pas participé. Il était, selon nos informations, dans une rencontre avec le président de la République. Il est venu à la primature avec 5 minutes de retard. Mais Boubou Cissé avait au préalable pris soin de dire au PM qu’il serait en retard.
Dès son arrivée à la primature, c’est le ministre du Développement industriel qui lui signifiera qu’il ne pouvait pas rentrer dans la salle et d’attendre la fin de la rencontre avec les fournisseurs. Et c’était sur instruction du PM. Alors qu’au cours de la rencontre avec les fournisseurs, le héron de Temera a instruit le payement des fournisseurs, la mise en place, encore, d’une commission, toujours dirigée par le ministre Empé, le président de toutes les commissions de crises. C’est bien plus tard que le PM daignera faire le point de la rencontre à Dr. Boubou Cissé qu’il avait refusé dans la salle.
Dans cette affaire, l’ambiguïté du PM détonne d’autant que la commission qui a travaillé sur la question avait été mise en place avec son aval. Et même quand elle a remis ses conclusions, c’est le PM qui avait ordonné le payement de 4 milliards. Que ce même PM change du jour au lendemain, devant les fournisseurs, il y a de quoi s’interroger au sujet de sa versatilité. Comme si le héron de Temera voulait faire passer Boubou Cissé pour le méchant dans cette histoire.
Ce comportement du héron de Temera n’est point une surprise car il veut faire main basse sur le ministère de l’Economie et des Finances. Il aura tout tenté, pour ce faire, avec insuccès. Il a monté plusieurs pièges contre Dr. Boubou Cissé, et il s’est toujours fait prendre à ses propres pièges.
À ce jour, le ministère de l’Economie et des Finances, après le travail de sa commission, a payé 4 milliards de FCFA aux fournisseurs, et continue son travail pour payer d’éventuels fournisseurs en règle.
Beaucoup de gens s’interrogent encore sur le comportement du Premier ministre, qui avait même demandé de sanctionner les fautifs, pour revenir tenir tout un autre discours devant les fournisseurs qui avaient projeté de marcher le 12 octobre 2017. C’est pour éviter cette marche que le héron de Temera a demandé la mise en place d’une nouvelle commission. Encore ahurissant, le payement des fournisseurs est une décision prise en l’absence du ministre responsable des Finances.
En se plaçant dans une perspective plus large, l’attitude du Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, étonne très peu d’observateurs avertis de la scène politique malienne. Il s’est mis en tête d’être le porte-étendard des tisserands à la prochaine élection présidentielle.
Pour ce faire, après avoir réussi à esseuler le président Boucary Treta du Rassemblement pour le Mali (Rpm), avec l’aide d’issiaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale, et l’apport financier que pourrait lui apporter Mamadou Diarrassouba (le bras financier du Rpm), Abdoulaye Idrissa Maïga est en train de dérouler son plan.
La boule de cristal lui aurait prédit un destin présidentiel. Mais le héron de Temera (un oiseau pourtant symbole de la patience et de la sobriété) oublie certainement que notre imagination peut nous jouer des tours !
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Sinaly KEÏTA
Source: Le Reporter