Paris Washington renforcent coopération contre financement terrorisme
Washington – Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire s’est entretenu jeudi avec le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin pour évoquer un renforcement dans la lutte contre le financement du terrorisme, selon un communiqué conjoint aux deux ministères.
Les deux hommes se sont rencontrés à Washington en marge des réunions d’automne du FMI et de la Banque mondiale et ont décidé d’approfondir leur coopération “dans l’identification et la désignation de nouveaux individus et entités à cibler”, indique le communiqué.
Les deux pays vont aussi coordonner leurs efforts “pour renforcer davantage les moyens et les outils du Groupe d’action financière internationale (GAFI)”.
Le GAFI, qui regroupe 35 pays, est chargé de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Paris et Washington vont développer une initiative conjointe pour “renforcer les outils disponibles pour encourager les pays qui ne respectent pas pleinement la mise en oeuvre des standards du GAFI afin que ces derniers les appliquent rapidement”.
L’initiative décidée jeudi devrait inclure un renforcement des capacités et de l’assistance technique mais n’exclut pas non plus “des contre-mesures et des sanctions” dans le cas où les pays ne l’appliquent pas.
“Le terrorisme doit être éradiqué. Nous combattrons tous les canaux et toutes les sources du financement du terrorisme”, ont déclaré les deux ministres.
Par ailleurs, M. Le Maire a profité de sa présence à Washington pour demander une meilleure taxation des géants du numérique GAFA –Google, Apple, Facebook et Amazon–, rappelant sa proposition présentée lors de la récente réunion des ministres des Finances de l’UE à Tallinn il y a un mois.
“Nous avons déposé une proposition pour que les géant d’internet soient obligés de payer les impôts qu’ils doivent en Europe au nom de l’équité et de l’efficacité fiscale”, a-t-il indiqué lors d’une table ronde.
“Nous ne pouvons plus expliquer à nos propres entreprises (…) qu’elles doivent payer leur taxes, alors que les géants de l’internet ne le font pas”, a-t-il insisté.
La proposition de la France à Tallinn préconisait une taxe sur le chiffre d’affaires généré dans chaque pays européen et non pas sur les bénéfices.
Dans la foulée, la Commission européenne a annoncé son intention de proposer en 2018 de nouvelles règles pour mieux taxer dans l’UE les géants du numérique, malgré la résistance de certains Etats membres.
Les grands groupes du numérique comme les GAFA sont régulièrement accusés de pratiquer l’optimisation fiscale grâce à des montages financiers qui minimisent leurs impôts.
Ces entreprises transfèrent artificiellement des bénéfices pourtant réalisés dans toute l’UE dans un seul Etat membre, comme l’Irlande ou le Luxembourg, où elles bénéficient d’un taux d’imposition avantageux.
(©AFP / 12 octobre 2017 20h01)