’Si l’exercice démocratique s’arrêtait à la seule évaluation de l’exécutif, le débat démocratique ne bénéficierait d’aucune base populaire et serait marqué par l’expression de beaucoup d’opportunismes.
Il importe de renforcer le rôle des partis politiques, parce qu’il n’y a pas de démocratie sans partis politiques. Mais aussi celui de la société civile comme élément de régulation du jeu politique partisan, comme élément de régulation de la presse, comme garant de la paix civile, de la négociation sociale, comme animatrice de contre-pouvoir.
L’action des sociétés civiles devrait pouvoir s’exercer par-delà les frontières.
La défense du droit et le droit de communiquer ne devraient pas connaître de frontières. Un handicap, et pas des moindres, est la faiblesse de la démocratie sociale.
Si l’expression du pluralisme s’est opérée dans le champ politique, elle devient plus difficile dans le champ social et dans le champ syndical.
Beaucoup d’associations ne sont pas sous-tendues par un réel contrôle populaire.
Tous les pouvoirs se trouvent confisqués par un bureau, ou un seul individu, les tutelles administratives ne jouant pas bien leur rôle.
Le champ syndical est quant à lui marqué par la faiblesse du dialogue social. Ce déficit de dialogue social conduit dans bien des cas à de fortes crispations, au développement du corporatisme.
N’’a-t-on pas vu dans nombre de nos pays de fortes crispations entraîner le rejet même de la notion de service minimum, voire la remise en cause des serments professionnels, la violation des codes déontologiques ?
Ces logiques peuvent conduire à des épreuves de force fatales à la démocratie. Le développement du corporatisme conduit à une relégation de la solidarité nationale.
Il ne saurait y avoir consolidation de la démocratie sans solidarité, nationale.
Il ne saurait y avoir consolidation de la démocratie sans esprit de sacrifice et de justice sociale, sans les valeurs fortes du travail et du travail bien fait.
Il ne saurait y avoir consolidation de la démocratie dans une logique forte, dominante, de dépendance extérieure.
Une autre exigence démocratique nous paraît être la lutte contre l’analphabétisme.
Apprendre à lire, à écrite et à compter est un acte premier de libération, de responsabilité, de dignité.
Aujourd’hui, être connecté, (même si pour beaucoup d’entre nous et pendant longtemps ce sera de façon collective), grâce aux nouvelles technologies de l’information, renforcera les conditions de transparence, de contrôle, d’accessibilité, d’échanges, tous principes fondateurs d’une vraie démocratie. Les révolutions scientifiques et technologiques devraient d’abord bénéficier aux pays en développement.’’
Source (Ensemble debout)
Edition Cauris
Livres
Propos mémorables Alpha Oumar Konaré Président République 1er novembre 2000
Source: Le 26 Mars