Avec le vent de la démocratie qui a soufflé sur le Mali, en 1991, les Maliens ont compris qu’ils avaient des droits légitimes et inaliénables. Au nombre de ces droits il y a celui à la santé pour tous. C’est bien dans ce cadre que les Centres de santé communautaires (CESCOM) et les Centres de santé de Référence (CSréf) ont ouvert leurs portes partout dans les villes et même dans les campagnes les plus reculées.
L’objectif de ces centres de santé est bien noble: il s’agit de rapprocher les centres de santé des populations pour les soins de santé les plus ordinaires, à la portée du citoyen lambda. Ces centres de santé communautaires sont gérés par des comités de gestion désignés par les populations elles-mêmes. Cela à l’avantage d’impliquer ces dernières dans la gestion de leurs problèmes de santé et des fonds qu’elles cotisent pour le bonheur de tous, surtout des plus vulnérables. Une telle entreprise exige des hommes de santé, des populations et des comités de gestion desdits centres de santé. Ce qui sous-tend une certaine autonomie de ces centres vis-à-vis de l’Etat.
Pour ce faire les acteurs doivent avoir un sens élevé de la coopération mutuelle et donc faire preuve de probité morale et du sens de la chose publique. Mais, ce qui se passe au Centre de santé communautaire de Torokorobougou en commune V du district de Bamako, est pour le moins étonnant et incompréhensible. Depuis bientôt deux (02) ans, un manque de confiance s’est installé entre le médecin chef, son major et la sage femme maîtresse d’un côté et de l’autre, le comité de gestion dudit centre communautaire.
Rappelons que le médecin chef est nommé par l’Etat malien pour la bonne exécution des tâches dévolues aux hommes de la blouse blanche. Comme on pouvait s’y attendre, lorsque le feu couve sous les ordures, il fini par s’allumer. Telle est la situation constatée au CSCOM de Torokorobougou entre les deux (02) parties. La solution a été de porter l’affaire devant la Cour Constitutionnelle. Là, le comité de gestion reproche au médecin chef, au major et la sage femme maîtresse la mauvaise gestion des fonds et la vente parallèle des produits pharmaceutiques.
Le tribunal n’est pas passé par quatre (04) chemins: il a donné raison au comité de gestion du centre de santé. Le médecin chef a du recourir au soutien du syndicat de l’Ordre des médecins pour qu’il conserve sa place. Le comité de gestion, fort du verdict du tribunal, a simplement demandé à un huissier de fermer le Centre de santé communautaire de Torokorobougou.
La leçon qu’il faut tirer de cela, c’est que ce sont les paisibles populations qui restent victimes de ces querelles d’intérêts entre le médecin chef, le major, la sage femme maîtresse d’un côté et le comité de gestion de l’autre côté. L’Etat doit constamment veiller sur ces Centres de santé pour qu’ils soulagent les paisibles populations.
La Santé avant tout !
Centre santé Torokorobougou Que s’y passe-t-il
Fodé KEITA
Source: Inter De Bamako