Le gouvernement vient de plier l’échiner face aux travailleurs de l’administration d’Etat qui projetait de déclencher à partir de ce lundi 6 novembre 2017 une nouvelle grève pour protester contre la loi portant répression de l’enrichissement illicite au Mali. C’est là une victoire des travailleurs, à travers le Syntade, qui, par ailleurs, s’offusquent du fait que le Chef de l’Etat lui-même n’a jamais respecté la Constitution qui lui fait obligation de déclarer ses biens.
Le Syntade est en passe de remporter la bataille qui l’oppose au gouvernement au sujet de l’application de la loi 2014-015 du 27 mai 2014, portant enrichissement illicite au Mali. Une grève de 3 jours (25 au 27 octobre 2017) et le dépôt d’un second préavis de grève d’une semaine (6 au 10 novembre 2017), ont suffi pour contraindre le gouvernement à revoir ses copies. Vous avez dit capitulation ? Du coup, des questions sont posées à propos du maintien de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. Une structure créée de toutes pièces pour orner le décor, dans un pays où d’autres structures, notamment la CASCA et le Bureau du Vérificateur général sont en place pour lutter contre la corruption et la délinquance financière.
Il faut rappeler que la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite définit l’enrichissement illicite comme une augmentation substantielle du patrimoine de toute personne lorsque cette dernière ne peut justifier par rapport à ses revenus légitimes.
L’organisation syndicale, estimant que plusieurs dispositions de cette loi violent les textes nationaux et internationaux, avait promis de continuer à se battre, malgré l’adoption et la promulgation de ladite loi. Ainsi, il exigeait dans son préavis de grève déposé, le 10 octobre dernier sur la table du gouvernement, l’abrogation pure et simple de cette loi et toutes les dispositions qui s’y attachent.
L’échec de la médiation proposée par la présidence de la République a conduit à une grève qui, trois jours durant, avait carrément paralysée l’administration malienne.
Finalement, après d’âpres discussions, le syndicat et le gouvernement ont trouvé un champ d’entente. Le gouvernement a décidé de sursoir à son projet.
Cependant, au sein de l’opinion nationale, des questions sont posées, notamment : quel sera le sort de l’Office créé pour la lutte contre l’enrichissement illicite ?
Loi contre enrichissement illicite gouvernement capitule
Mohamed Sylla
Source: L’Aube