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Le groupe Etat islamique perd sa dernière ville en Syrie

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Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a perdu jeudi la dernière ville encore sous son contrôle en Syrie, après avoir été chassé de Boukamal par le régime et ses alliés lors d’une opération éclair.

Alors que le “califat” proclamé par l’EI sur les vastes territoires conquis en 2014 en Syrie et en Irak est en lambeaux, l’organisation ultraradicale se retrouve prise en étau dans quelques zones à la frontière entre les deux pays.

Le groupe jihadiste, après une montée en puissance spectaculaire en 2014, a été la cible de multiples offensives menées durant l’année écoulée par différentes forces qui ont réussi avec l’appui russe ou américain à le déloger des secteurs occupés.

Jeudi, il a perdu Boukamal, située dans la province de Deir Ezzor dans l’est de la Syrie en guerre, tout près de la frontière irakienne.

“Nos forces armées, en coopération avec les forces supplétives et alliées, ont libéré Boukamal”, a annoncé l’armée dans un communiqué. “La libération de Boukamal revêt une grande importance, car elle représente l’échec du projet du groupe terroriste dans la région”.

Soutenues par des raids intenses de l’aviation militaire russe, les troupes du régime syrien de Bachar al-Assad et ses alliés avaient progressé ces derniers jours rapidement vers la ville avant de l’encercler mercredi et de la prendre d’assaut.

– Hezbollah et Irakiens –

L’offensive a été menée notamment par des miliciens irakiens, des combattants du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution iraniens, “colonne vertébrale” des forces qui ont chassé l’EI de Boukamal, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Après de violents combats, “les jihadistes se sont retirés vers l’est de la province de Deir Ezzor”, a précisé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L’EI ne contrôle plus que 30% de la province, selon l’OSDH – une vingtaine de villages et de localités le long de l’Euphrate, et des secteurs désertiques dans l’est et le sud.

De l’autre côté de la frontière en Irak, le groupe jihadiste contrôle une zone toute proche -la localité de Rawa et ses environs désertiques- où il s’est retranché après avoir été chassé par les forces irakiennes, aidées de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, de toutes les villes qu’il occupait.

Depuis les environs du poste-frontière irakien d’al-Qaïm, proche de Boukamal et repris à l’EI, des explosions résonnaient, a constaté un correspondant de l’AFP.

Dans la bataille de Boukamal particulièrement, les forces engagées contre l’EI de part et d’autre de la frontière ont coordonné leurs actions.

Des combattants du Hezbollah chiite ont ainsi traversé mercredi la frontière irakienne, “avec l’aide des unités des forces paramilitaires irakiennes du Hachd al-Chaabi pour contourner Boukamal puis l’encercler du côté nord”, selon une source auprès des milices prorégime.

Le Hachd al-Chaabi aide le pouvoir irakien dans son combat contre l’EI.

– Risque de famine –

A Moscou, les Affaires étrangères russes ont affirmé qu'”avec le soutien des forces aériennes russes, les forces armées de Syrie achèvent la liquidation du foyer du terrorisme international en territoire syrien”, tout en soulignant que “le niveau de la menace terroriste reste encore élevé”.

Moscou oeuvre en vue “d’organiser un Congrès de dialogue national syrien” en vue d’une “réconciliation” dans le pays, selon le ministère.

Dans l’est de la province de Deir Ezzor, les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenus par les Etats-Unis mènent une offensive distincte contre l’EI mais ont conquis des zones moindres que l’armée.

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats -120.00 personnes ces dernières semaines selon l’ONU- nombre d’entre eux vivant dans des conditions difficiles dans des camps dans le désert.

Ailleurs en Syrie, l’EI est présent dans deux quartiers périphériques de Damas, Yarmouk et Hajar al-Aswad, et dans quelques poches de la province centrale de Homs et dans le sud syrien.

Dans les régions qu’il contrôlait, le groupe jihadiste commettait toutes sortes d’exactions et selon différentes sources, planifiait des attentats en Occident, où il a revendiqué de nombreuses attaques sanglantes.

Sur un autre front de la guerre, l’ONU a demandé l’évacuation de 400 malades, dont 29 sont en danger de mort y compris 18 enfants, de la région rebelle de la Ghouta orientale, assiégée depuis 2013 par le régime. Elle a appelé à un “cessez-le feu” afin de faciliter ces évacuations médicales.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime, le conflit en Syrie s’est complexifié depuis avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés et provoqué une très grave crise humanitaire.

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(©AFP / 09 novembre 2017

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