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Andrew Gilmour au Mali : « la lutte contre le terrorisme ne peut réussir que si elle est menée en respectant les droits de l’homme ».

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Du 02 au 05 novembre dernier, M. Andrew Gilmour, le Sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme et Chef de la liaison newyorkaise du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, était au Mali. L’objectif de cette visite était de souligner l’importance du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le caractère crucial de la lutte contre l’impunité. Les abus et les violations graves des droits de l’homme ont également été au centre des échanges entre M. Gilmour et ses différents interlocuteurs.

Dès son arrivée, à l’aube du 2 novembre, le Sous-secrétaire général Gilmour a été reçu par les autorités de la MINUSMA, notamment le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali M. Mahamat Saleh Annadif, l’Inspecteur général Issoufou Yacouba, le Commissaire de la Police des Nations Unies (UNPOL) et le Commandant adjoint de la Force onusienne au Mali.

Au cours de sa mission, M. Andrew Gilmour, Sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, accompagné de M. Koen Davidse, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU au Mali (RSASG), chargé des affaires politiques de la MINUSMA et de M. Guillaume Ngefa, Directeur de la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la Mission onusienne au Mali, a rencontré les hautes autorités nationales, les organisations de défense des droits de l’homme, les institutions de développement démocratique à Bamako. A Mopti où il s’est également rendu, le Sous-secrétaire général a pu s’entretenir avec les autorités régionales, la famille judiciaire, les leaders religieux, les organisations de défense des droits de l’homme, les leaders de la Communauté peule et l’État-Major du G5 sahel.

Des messages clairs

Lors de ses rencontres des 2 et 3 novembre avec les autorités nationales à Bamako, puis régionales à Mopti, M. Gilmour a insisté sur plusieurs aspects. Tout d’abord, la nécessité de tenir compte des allégations de violations des droits de l’homme par les acteurs agissant au nom de l’Etat. Ensuite, l’importance d’enquêter et de poursuivre les auteurs présumés de violations des droits de l’homme. C’est le message qu’a adressé M. Gilmour au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Abdoulaye Idrissa Maiga, au Ministre de la Justice, Garde de sceaux, Me Mamadou Ismaila Konaté, au Ministre des droits de l’homme et de la réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, au Chef d’Etat-major Général adjoint des armées maliennes ou encore, au Gouverneur de Mopti, au Commandant de la région militaire de Mopti et aux acteurs judiciaires régionaux.

L’autre message de poids délivré au Mali par Andrew Gilmour est relatif au respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Sous-secrétaire des Nations Unies aux droits de l’homme, en référence à la mise en place de la Force G5 Sahel n’a cessé de rappeler à tous ses interlocuteurs que : « La lutte contre le terrorisme ne peut réussir que si elle est menée en respectant les droits de l’homme. Les violations commises dans le cadre de la lutte anti-terroriste et la stigmatisation de certaines communautés contribuent, sans aucun doute, à la radicalisation d’une partie de la population et l’aggravation de l’extrémisme… les grandes violations créent plus de terroristes qu’il n’y en avait avant… ».

Le Sous-secrétaire général a aussi eu des consultations avec les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali ainsi qu’avec l’Union Européenne, l’EUTM et Eucap Sahel, les membres du corps diplomatique accrédités au Mali et les agences, fonds et programmes des Nations Unies.

Le 5 novembre, M. Gilmour a eu l’occasion de s’entretenir avec les institutions de développement démocratique, de renforcement de l’Etat de droit et de la justice transitionnelle notamment, la Cour Constitutionnelle, la Commission Nationale des droits de l’homme, et la Commission Vérité Justice et réconciliation. Ces réunions lui ont permis de mieux prendre la mesure des besoins de ces institutions, afin de mieux les accompagner pour qu’elles jouent effectivement leurs rôles dans la construction l’Etat de droit.

Des sessions d’échanges avec les organisations de la société civile notamment de protection et de promotion des droits des femmes et des enfants, des organisations de jeunes pour la paix et la sécurité, de promotion de la liberté d’expression et des libertés de la presse, des droits de l’homme, de l’Etat de droit et de la justice et des droits des personnes à besoins spécifiques, les groupes religieux et la communauté peule de la région de Mopti étaient également au programme de M. Gilmour. A Mopti et Bamako, tous ont fait part de leur perception de la situation des droits de l’homme, au centre avec une recrudescence des abus et violations des droits de l’homme, avec une tendance accrue des atteintes contre la liberté de religion et de culte, les droits culturels et le droit à l’éducation avec la fermeture d’écoles. Ils ont également donné leurs avis sur le déploiement de la force du G5 Sahel. Tous ont aussi témoigné de leur attachement au respect des droits de l’homme et à la lutte contre l’impunité comme seul gage du retour de la paix.

Le respect des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme

Combat commun aux cinq pays du Sahel mais aussi à la communauté internationale, la lutte contre le terrorisme est devenue : “LA” priorité. Tout au long de son séjour, partout où il s’est rendu et plus particulièrement à Mopti, M. Gilmour a rappelé la nécessité de tenir compte du respect des droits de l’homme pour garantir la réussite de ce combat et l’adhésion de l’ensemble de la communauté internationale. Un point de vue qu’il a détaillé à l’issue de sa réunion avec le Commandant en Chef du G5 Sahel, le Général malien, Didier Dacko et l’Etat-Major de la force conjointe. « Je dirais que la mise en place de la Force conjointe du G5 Sahel est une opportunité pour le Mali et les pays de la région. Une opportunité de démontrer qu’il est possible de mener des opérations contre l’extrémisme violent dans un cadre efficace qui respecte les droits de l’homme et le droit international humanitaire. C’est ce que nous voulions discuter avec l’Etat-major du G5 et je peux dire que nous avons eu une très bonne réception et c’est clair que l’Etat-major comprend nos attentes. Notre but en faisant cela c’est d’attirer plus de soutien de la part de la Communauté Internationale pour le G5 Sahel ».

La Minusma

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