Instruments de politique publique, qualification de la commande publique et contrôle de l’exécution budgétaire…voici les sujets débattus au compte de la deuxième journée du forum international sur les finances publiques. Albert Zeufack, chef économiste de la région Afrique pour la Banque Mondiale, en a profité pour se pencher sur la pauvreté. A l’en croire, la situation n’est guère reluisante sur le continent. Toutefois, des solutions, il y en a. Il en propose d’ailleurs quelques-uns que nous partageons ici avec les lecteurs.
La pauvreté, pas une fatalité
Il est possible d’éradiquer la pauvreté en une génération. Je crois que ce point est important lorsqu’on évalue les efforts que font nos gouvernements. Il faut s’assurer que l’on puisse les positionner et de façon à ce qu’on est des objectifs suffisamment ambitieux. Lorsque nous regardons l’histoire économique, il y’a au moins 13 pays au monde qui ont pu en 25 ans éradiquer la pauvreté, parmi eux il y a un seul pays africain: le Botswana. Donc le point important, c’est de se dire que c’est possible d’éradiquer la pauvreté quels que soient les chiffres qu’on a aujourd’hui. C’est vrai que les chiffres sur la pauvreté sont assez évocateurs en Guinée. Il faudrait juste se dire que c’est possible de le faire.
Afrique, un tableau sombre cependant
En Afrique de l’Ouest en général 46 % des jeunes de 15 à 24 ans ne sont pas alphabétisés contre 70 % en Afrique subsaharienne. Le taux d’alphabétisation des femmes est aussi extrêmement faible. Dans le domaine sanitaire, 67 femmes sur 10000 meurent en donnant naissance. A cela, s’ajoute le défi d’électricité et la productivité qui n’a pas augmenté, les instruments utilisés étant archaïques.
Le budget, un facteur de lutte contre la pauvreté
Si on se décide à éradiquer la pauvreté, il y a un certain nombre d’outils que l’on doit utiliser, le budget en est un. On peut utiliser le budget pour réduire la pauvreté et l’utiliser comme un outil de prospérité. Pour cela, il faut par exemple l’amélioration de l’élaboration du cadrage budgétaire et du cadre de préparation du budget. Il faut améliorer le pilotage du suivi et de l’exécution budgétaire et enfin améliorer le système de gestion de la trésorerie. Il s’agit là des reformes à faire à court terme pour que le budget contribue à réduire la pauvreté. Il faut dégager suffisamment de ressources pour augmenter le taux d’accès à l’éducation primaire qui est l’un des plus bas. Et, à moyen terme, développer les nouvelles technologies de l’information pour accroitre la transparence dans toute la chaine de la dépense publique.
Propos recueillis par Aminata Kouyaté
AFRIQUE pauvreté selon Albert Zeufack
Source: ledjely
