A Abidjan, le sommet Union africaine-Union européenne doit se tenir à la fin du mois de novembre avec l’immigration au centre des préoccupations. Le phénomène de l’immigration clandestine était au cœur d’un colloque, ce jeudi, lors d’une réunion organisée par le cabinet juridique PKD Conseil. Plusieurs témoignages d’acteurs sociaux d’ONG de chercheurs ont été entendus et celui aussi d’ex-candidats au voyage vers l’Europe.
« C’était dans une maison avec aucun moyen de s’enfuir ». « Sept jours dans le désert, avant d’arriver dans la première ville algérienne ». « On ne vous nourrit pas ». « J’ai vu des femmes violées ». Des scènes de séquestration, de viol, d’esclavage moderne, les témoignages à ce colloque n’ont pas manqué de la part d’ex-candidats à l’immigration clandestine partis de Côte d’Ivoire pour tomber dans une impasse en Libye. Des jeunes capables de trouver des millions de francs CFA pour partir à l’étranger chercher fortune.
« Effectivement, c’est paradoxal quand on dit je veux aller en Europe pour améliorer mes conditions de vie alors qu’on a pu mobiliser soi-même une somme de deux à trois millions. C’est paradoxal et souvent c’est la non-confiance en l’avenir qui peut pousser des gens à se jeter dans ce genre de voyage alors que souvent ils ont tout ici pour pouvoir s’en sortir », explique Issouf Ouattara secrétaire général de l’ONG SOS Immigration clandestine.
De son côté, maître Pierre Koffi Djemis organisateur du colloque sur l’immigration espère beaucoup du prochain sommet Afrique-Europe pour endiguer ce fléau : « Je suis persuadé au vu de ce colloque, d’une part de faire en sorte que les acteurs de la société civile soient impliqués, il n’y aura pas de résolution uniquement sous échanges politiques avec des partenaires politiques. Il faut impliquer à tout prix les acteurs de la société civile que nous puissions tous réfléchir de manière à sensibiliser cette vision de politique migratoire ».
En attendant que des solutions soient trouvées pour endiguer l’émigration ivoirienne, ce vendredi, un charter de 500 candidats à l’eldorado européen les ramènera vers Abidjan.