A moins de quelques semaines des élections régionales et de Cercles, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, jette le pavé dans la marre. « Nous sommes prêts à accompagner le gouvernement…, mais soyons réalistes. Nous avons quand même deux acteurs qui sont là, armés, qui sont dans une partie du territoire et qui disent ne pas vouloir des accords et des élections». L’inquiétude plane désormais dans les esprits.
Pour cette fois-ci, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été peu intègre et franche avec les autorités maliennes par rapport aux élections qui pointent le nez pour cette fin d’année 2017.
Dans un contexte particulièrement marqué par l’insécurité, mais surtout par la position des groupes armés de ne pas prendre part auxdits scrutins.
En effet, dans la perspective de la mise en œuvre de l’accord d’Alger II, il est prévu des élections régionales et de cercle. Mais les groupes armés ne sont pas prêts à prendre part auxdites élections, car estimant que les conditions ne sont pas réunies. Cette position de groupes armés est mésestimée par le pouvoir central de Bamako qui affiche un semblant de quiétude, alors que la situation pourrit par dessous.
Dans sa traditionnelle séance annuelle d’explication d’actions menées, devant les élus du peuple, le 9 novembre 2017, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif n’a pas pu retenir sa langue, quand il a été question des élections. Pour cause, les diatribes du citoyen lambda et des intellectuels dont est victime la mission, qui a dû mettre Bamako devant sa responsabilité.
« Nous sommes prêts à accompagner le gouvernement et nous sommes vraiment en train de faire tout notre possible pour que les élections aient lieu, mais soyons réalistes. Nous avons quand même deux acteurs qui sont là, armés, qui sont dans une partie du territoire et qui disent ne pas vouloir des accords et des élections », a-t-il indiqué. Avant de renchérir : « Dans le Centre, nous savons que les routes ne sont pas sécurisées, il n’y a pas d’administration, pas de préfet, pas de sous-préfet ».
C’est pourquoi Annadif s’est-il interrogé sur le passage forcé que tentent les autorités maliennes quand on sait que les autorités intérimaires peinent à s’installer à Kidal et à Tombouctou.
En plein hémicycle, la vérité de Mahamat Saleh Annadif est crue et poignarde.
« Est-ce que la Minusma va partir faire le préfet ou sous-préfet dans ces régions ? Non ! », a craché le chef de la Minusma.
Une éventuelle catastrophe sécuritaire pointe à l’horizon et l’Etat malien pointé du doigt s’il s’obstinait à tenir lesdites élections.
Et malgré sa volonté affirmée d’accompagner le Gouvernement dans l’organisation des élections, la MINUSMA s’est visiblement rangée du côté des groupes armés. Une façon de dire à Bamako de reconsidérer l’agenda des élections de décembre 2017.
ELECTIONS REGIONALES CERCLES DECEMBRE 2017 Chef MINUSMA jette pavé marre
DCA
Source: Le Soft