L’ancien footballeur Lilian Thuram, indigné par la révélation la semaine dernière de l’existence de ventes d’esclaves en Libye, est intervenu sur notre antenne ce lundi soir.
La semaine dernière, un reportage de la chaîne américaine CNN révélait la tenue de marchés aux esclaves en Libye. La vaste indignation suscitée a notamment provoqué une manifestation à Paris ce samedi à laquelle a participé notamment l’ancien footballeur Lilian Thuram. Celui qui est aussi président d’une fondation contre le racisme a également cosigné une tribune adressée à l’Union européenne. Il est venu sur BFMTV ce lundi soir pour évoquer le sujet.
“Ces images interpellent notre humanité”
Il a commencé par souligner l’origine politique de cette situation: “C’est une volonté politique, une minorité de politiques, de personnes qui se font des fortunes dans l’exploitation du continent africain, comme des personnes ont fait de l’argent pendant la période de l’esclavage ou pendant la colonisation.” Lilian Thuram a alors enchaîné: “Je pense qu’on a tort souvent de dire que la France a été esclavagiste. Non, il s’agissait d’une minorité de personnes qui, attirées par des gains, étaient prêtes à ne plus respecter l’humain.”
Abordant à nouveau le reportage accablant de CNN, il a indiqué: “Les personnes qu’on a vues à l’image interpellent notre humanité. N’oubliez pas que nous sommes dans un pays où si vous aidez des migrants vous pouvez aller en prison.”
Thuram se tourne vers la société civile
Il a encore noté:
“Nous sommes, chacun d’entre nous, dans une certaine hypocrisie. Nous savons très bien les rapports de domination qui peuvent exister entre continents et entre pays. Aujourd’hui, on parle de l’esclavage mais il faut aussi savoir qu’il y a des enfants qui travaillent pour faire des vêtements, d’autres qui travaillent dans des mines pour que nous ayons nos téléphones portables. Je pense que nous devons, nous, société civile, comprendre que nous devons questionner le système économique qui est le nôtre aujourd’hui.”