Jean Ping ne désarme pas. À l’approche du sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne qui s’ouvre à Abidjan le 29 novembre, le Gabonais doit lui aussi faire escale dans la capitale ivoirienne mercredi 22 novembre. Son objectif : y convaincre « la communauté internationale » et « rétablir la vérité des résultats » de la présidentielle d’août 2016.
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine ne se rendra pas seul en terre ivoirienne. La délégation de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) sera également composée de deux de ses soutiens fidèles : Didjob Divungi Di Ndinge, ancien vice-président de la République et président de l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), et Zacharie Myboto, président de l’Union Nationale (UN).
« Le déplacement de la délégation de la Coalition pour la Nouvelle République s’inscrit dans le processus de mobilisation de la communauté internationale, en vue de rétablir la vérité des résultats du scrutin du 27 août 2016, remporté par le président Jean Ping », explique la CNR dans un communiqué. Celle-ci a prévu de déposer un « mémorandum » auprès du secrétariat conjoint du sommet UA/UE, où a également prévu de se rendre le président Ali Bongo Ondimba le 29 novembre.
Convaincre l’UE
Dans la stratégie de Jean Ping, qui se revendique toujours président élu, l’Union européenne prend une place d’importance. C’est elle qui avait décrit en décembre 2016 des « anomalies » lors du scrutin présidentiel. Depuis, le Parlement européen a par ailleurs voté deux résolutions sur le Gabon, dont la dernière, le 14 septembre, réclamait que l’UE envisage « des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la fraude électorale et des actes de violence qui en ont découlé ».
Le même jour, le gouvernement gabonais avait annoncé « envisager une loi d’amnistie » pour les responsables des violences qui ont suivi l’élection de 2016. « Nous savons déjà que le cas par cas se fera par rapport à la gravité des crimes ou des délits commis. Il faudra faire la différence entre ceux qui ont tué ou porté atteinte à l’intégrité physique d’un agent de l’État, et les autres », expliquait alors Alain-Claude Bilié Bi Nzé, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, à Jeune Afrique.