L’ancien Premier ministre du Président Ibrahim Boubacar KEITA, Moussa MARA, ne croit pas que la politique soit un métier, en tout cas, il ne croit pas ‘’à la carrière en politique’’. C’est du moins ce qui ressort de son discours de clôture du 2e congrès ordinaire de son parti, YELEMA, tenu à Mopti, samedi dernier. Après avoir claqué la porte de la Majorité présidentielle, à laquelle il avait déjà suspendu sa participation, pour motif d’inefficacité, Moussa MARA entend lancer dès l’année prochaine son parti sur de nouveaux principes dans le but de faire triompher ‘’nos idées et notre aspiration au changement’’.
Les grandes décisions
‘’Pour ma part, respectant en cela les textes du parti, ce mandat est mon dernier à la tête du parti. Il faut savoir passer la main et permettre une alternance indispensable à la bonne gouvernance et à la vie publique. Nous nous battons pour l’alternance au Mali. Organisons-nous pour que cela soit également une réalité à la tête de nos partis’’, s’est-il adressé à ses militants !
Selon Moussa MARA, la politique n’est pas un métier. ‘’Je ne crois pas, à la carrière en politique’’, a-t-il affirmé. Il s’agit, selon l’ancien PM, d’un moment de sacrifice pour la collectivité, ‘’on doit y faire son temps et passer à autre chose en permettant à d’autres de poursuivre le chantier’’, a-t-il enseigné.
L’année 2018 marque un tournant important dans la vie du pays avec les échéances électorales qui se profilent à l’horizon (la présidentielle et les législatives). À cet effet, Moussa MARA a indiqué que son parti va travailler à chercher les femmes et les hommes, ‘’à les rassembler au sein d’un grand mouvement pour réaliser l’alternance, la vraie’’ !
‘’L’alternance qui verra notre pays changer de logiciel, de direction et d’orientation. L’alternance qui verra notre pays changer de système et de principes, avec des hommes et des femmes neufs, de nouvelles méthodes et façons de faire. Si la réussite de cette alternance devait passer par un homme qui n’est pas de notre parti, nous n’hésiterons pas à le suivre, car l’intérêt du pays est supérieur à celui de notre parti’’, a clarifié le désormais nouveau président du Parti centriste.
Pour sortir notre pays du trou, Moussa MARA se dit prêt à tous les sacrifices : « cela ne fait aucun doute pour moi. Je suivrai avec plaisir l’homme en mesure de rassembler pour sortir notre pays du trou. Aucun sacrifice n’est vain pour le Mali. Quand on est capable de renoncer à sa vie pour le Mali, on est bien en mesure de renoncer à une place pour lui » !
À Mopti, Moussa MARA a confirmé l’immobilisme et la fébrilité de la Majorité présidentielle. Le Parti qui avait suspendu sa participation à ce regroupement, depuis quelque temps, a finalement officialisé son départ de la CMP à l’issue de ces assises de Mopti. Le nouveau président du parti donne les raisons de ce départ : « le parti YELEMA faisant le constat de la carence de la Majorité a décidé d’y suspendre sa participation il y a quatre mois. Souverainement il vient de rompre définitivement ses liens avec elle. L’alternance nécessaire à la tête de notre pays ne peut être conçue avec la Majorité actuelle dont une bonne partie des composantes reste encore animatrice du système décrié précédemment et qui maltraite notre pays depuis plus de vingt ans. Il en est de même de l’Opposition politique actuelle d’ailleurs ».
Ainsi, selon MARA, YELEMA ne s’inscrit plus dans la dynamique de la Majorité. « Il n’est pas non plus dans celle de l’Opposition politique actuelle. Il est dans la quête de l’alternance et travaillera à construire une alternative au dispositif politique à la base de la décrépitude du Mali », a-t-il précisé.
Sur le plan international, le Parti YELEMA confirme son soutien indéfectible au multilatéralisme et à sa promotion au sujet des questions mondiales majeures comme les questions climatiques, au dialogue entre les religions et au sein des religions notamment l’islam, au respect des croyances et à l’équité entre les peuples face au droit international, au respect des civilisations et contre toutes les formes d’impérialisme, d’unilatéralisme et d’imposition de ses vues aux autres sur l’échiquier international.
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Par Sidi DAO
Source: Info Matin