Le divorce entre le président de la République IBK et son ancien Premier ministre Moussa Mara est consommé. A la faveur du 2e congrès de son parti Yelema dans la salle Sory Bamba de Mopti le week-end dernier, le président Mara n’est pas parti avec le dos de la cuillère pour fustiger IBK et sa majorité présidentielle. Une majorité présidentielle qu’il a d’ailleurs vomie.
Morceaux choisis du discours de Mara : « …. Dans mon discours d’il y a trois ans à Sikasso, j’avais dit que le Président IBK avait conscience de cela et que nous devrions l’aider à sortir le pays des mains de ce système. Trois ans plus tard, force est de constater qu’il n’y est pas parvenu !
L’année prochaine, YELEMA va travailler à chercher ces femmes et ces hommes, à les rassembler au sein d’un grand mouvement pour réaliser l’alternance, la vraie !
L’alternance qui verra notre pays changer de logiciel, de direction et d’orientation. L’alternance qui verra notre pays changer de système et de principes, avec des hommes et des femmes neufs, de nouvelles méthodes et façons de faire. Si la réussite de cette alternance devait passer par un homme qui n’est pas de notre parti, nous n’hésiterons pas à le suivre car l’intérêt du pays est supérieur à celui de notre parti. Cela ne fait aucun doute pour moi. Je suivrai avec plaisir l’homme en mesure de rassembler pour sortir notre pays du trou. Aucun sacrifice n’est vain pour le Mali. Quand on est capable de renoncer à sa vie pour le Mali, on est bien en mesure de renoncer à une place pour lui !
En droite ligne avec ce qui précède, force est de constater que la majorité présidentielle actuelle ne peut porter les aspirations au changement des Maliens.
Elle n’a pas su obtenir du Président les changements indispensables à la restauration de la confiance entre les Maliens et les dirigeants. Elle n’a pas su incarner les espoirs placés en elle au sortir des élections législatives de décembre 2013. Elle n’a même pas pu obtenir un minimum de considération de la part du Chef de l’Etat. Et maintenant, elle se réduit à accompagner le mouvement lancé pour la réélection du Président sans contenu, sans principe et sans objectif autre que de rester dans les environs du pouvoir.
L’épisode malheureux de la tentative de réforme constitutionnelle a confirmé que la majorité présidentielle n’a plus de substance, gère le quotidien au gré des humeurs du chef, défend sans conviction un dossier auquel elle n’est pas associée pour soutenir ensuite son abandon quelques semaines plus tard ! C’est sans commentaire !
Le parti YELEMA faisant le constat de la carence de la majorité a décidé d’y suspendre sa participation il y a quatre mois. Souverainement il vient de rompre définitivement ses liens avec elle. L’alternance nécessaire à la tête de notre pays ne peut être conçue avec la majorité actuelle dont une bonne partie des composantes restent encore animatrices du système décrié précédemment et qui maltraite notre pays depuis plus de vingt ans. Il en est de même de l’opposition politique actuelle d’ailleurs.
YELEMA ne s’inscrit plus dans la dynamique de la majorité. Il n’est pas non plus dans celle de l’opposition politique actuelle. Il est dans la quête de l’alternance et travaillera à construire une alternative au dispositif politique à la base de la décrépitude du Mali.
Dans cette option, on lance un appel à toutes les organisations politiques, de la société civile, à toutes les personnalités et à toutes les bonnes volontés de l’intérieur et de l’extérieur du pays pour se donner la main à la concrétisation de cette nouvelle alliance afin de sauver le Mali.
Nous avons l’une des dernières occasions pour redonner à notre pays une nouvelle route. Ne la laissons pas passer, sinon nos enfants nous le reprocheront un jour ! » No comment !
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Aliou Touré
Source: Le Démocrate