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Il y a 50 ans, la résolution 242 de l’ONU, un habile compromis

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Il y a cinquante ans, l’ONU adoptait la résolution 242 de l’ONU sur la recherche d’un règlement pacifique au Proche-Orient, un texte à la formulation ambigüe qui fait encore référence, mais n’est toujours pas mis en oeuvre.

La résolution a été adoptée par le Conseil de sécurité le 22 novembre 1967, cinq mois après l’écrasante victoire d’Israël, qui a occupé 70.000 km² de territoires arabes.

Si le texte jetait les bases de futures négociations en proclamant le principe de “la paix contre la terre”, l’ambiguïté née d’une subtile différence entre les textes anglais et français a fait couler beaucoup d’encre et n’a cessé d’envenimer les relations israélo-arabes.

– Guerre éclair –

En juin 1967, lors d’une guerre éclair, l’armée israélienne s’empare de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, annexée par la Jordanie en 1950, de la bande de Gaza, sous administration égyptienne depuis 1949, de la péninsule égyptienne du Sinaï (qui sera restituée à l’Egypte en 1982) et du Golan syrien.

Fin août, les pays arabes qui viennent ainsi de subir leur deuxième lourde défaite militaire après celle de 1948, expriment lors d’un sommet à Khartoum un triple “non”: à la négociation, à la réconciliation et à la reconnaissance d’Israël.

De son côté, ce dernier veut maintenir son contrôle sur les zones qu’il estime nécessaire à sa sécurité. Et les Etats-Unis considèrent qu’Israël a attaqué les Etats arabes afin d’assurer sa défense suite à de multiples agressions.

Dès septembre, le conflit est porté à l’ONU, où plusieurs textes sont présentés au Conseil de sécurité, notamment de la part des Etats-Unis et de l’Union soviétique.

– ‘De’ ou ‘des’ –

Le 22 novembre 1967, la résolution 242, d’initiative britannique, est adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité.

La résolution souligne “l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre et la nécessité d’oeuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque Etat de la région de vivre en sécurité”.

La 242 demande “respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque Etat de la région et de leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues à l’abri de menaces ou d’actes de force”.

Mais la divergence entre les textes français et anglais, ayant tous deux valeur officielle, laissent une large place à l’interprétation.

En anglais, il évoque un retrait israélien “+de+ territoires occupés” (“from territories occupied in the recent conflict”), sans préciser de quels territoires il s’agit. La version française est nettement plus précise. Il y est question de “retrait des forces armées israéliennes +des+ territoires occupés lors du récent conflit”.

– Un fin compromis –

C’est en effet grâce à l’ambiguïté de ce texte, que la résolution 242 fut adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité.

La thèse selon laquelle Israël ne devrait pas nécessairement se retirer de “tous” les territoires occupés en juin 1967 a été soutenue par l’auteur de la résolution, le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, ainsi que par son successeur, Michael Stewart.

En décembre 1969, ce dernier déclarait même à la Chambre des communes que l’omission du mot “tous” dans le texte anglais avait été “délibérée”. La résolution ne comportait pas seulement le retrait des forces israéliennes mais aussi l’établissement de frontières “sûres et reconnues”, insistait-il.

– ‘Problème de réfugiés’ –

Si la Jordanie, l’Egypte et le Liban ont accepté la résolution, tout en s’opposant à toute négociation tant que l’armée israélienne n’aura pas quitté les territoires occupés, les Palestiniens l’ont longtemps rejetée parce qu’elle réduisait la question palestinienne à un “problème de réfugiés”.

En 1988, les Palestiniens acceptent de négocier sur la base des résolutions 242 et 338 (adoptée après la guerre israélo-arabe de 1973), admettant explicitement pour la première fois le partage de la Palestine et donc la perspective de “deux Etats”, palestinien et israélien, vivant côte à côte.

Israël, qui a évacué unilatéralement la bande de Gaza en 2005, occupe depuis 50 ans la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qu’il a annexée tout comme le Golan syrien.

AFP

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