Épouvantable, exaspérant, irresponsable, cette faiblesse des dirigeants africains. En fait, ce sont là sont les premiers mots qui nous viennent en tête pour qualifier la vente des migrants noirs comme esclaves, sur le sol libyen. Parmi ces Hommes exposés à la vente aux enchères, les migrants maliens seraient les plus nombreux. Des jeunes gens dont le seul crime est d’avoir voulu aller tenter leur chance sous d’autres cieux, là-bas en Occident.
En 1888, la Loi d’or supprimait l’esclavage au Brésil. 129 Ans après, la pratique reprend. Cette fois-ci, en Libye en terre africaine.
Au passage, il faut rappeler que le dernier pays du monde à supprimer officiellement l’esclavage a été la Mauritanie, en novembre 1981. Même si l’on sait que ça continue encore.
Diffusée sur une chaine américaine CNN, l’information sur la vente des migrants noirs au plus offrant a défrayé la chronique en Afrique et au plan mondial.
Indignés, les jeunes, dans la plupart des pays africains, ont pris d’assaut les devantures de la Représentation diplomatique et consulaire libyenne dans certains pays pour exprimer leur désarroi et exiger l’arrêt immédiat de cette pratique moyenâgeuse.
Au Mali, plus d’une centaine de jeunes gens a tenu un sit-in devant l’Ambassade de la Libye, sise à Hamdallaye ACI 2000, pour condamner fermement l’acte.
Pays de migrants par excellence, le Mali compte plus de 4 millions de Ressortissants dument enregistrés à l’Etranger sans compter les migrants irréguliers dont la plupart vivent dans la clandestinité.
Pour regagner l’Europe à la recherche d’une vie meilleure, les migrants d’Afrique sub-saharienne traversent le Maghreb via le Maroc, la Libye ou l’Algérie au risque de leurs vies.
Profitant de leurs précarités, les passeurs et les professionnels du secteur de la migration ont détourné les migrants de leurs objectifs pour les revendre au plus offrant comme esclaves. Et cela se passe en Libye.
Pour l’instant, les dirigeants de certains pays africains ont condamné l’acte mais sans véritablement prendre ou exiger des sanctions idoines contre la Libye ou des réactions réciproques pour mettre fin au drame.
Le week-end dernier, le Mali a rappelé son Ambassadeur accrédité en Libye pour consultation sur le sujet. Simultanément, celui libyen à Bamako a été convoqué par le Chef de la Diplomatie malienne pour lui exprimer l’indignation du Gouvernement malien.
Selon toute vraisemblance, la plupart des migrants vendus comme esclaves en Libye seraient des Maliens étant donné que c’est le plus grand pays d’Afrique, pourvoyeur de migrants.
MARCHE MIGRANTS LIBYE Maliens vendus enchères
Habi Sankoré
Source: Le Soft